La restructuration de Symantec l’avait en effet scindé en trois : la division info-gérance Veritas Technologies avait été vendue au fonds de private equity Carlyle ; la division sécurité d’entreprise cédée à Broadcom ; tandis que la division grand public, propriétaire de célèbres franchises comme Norton, LifeLock, Avira ou CCleaner, restait cotée de manière indépendante sous le nom de NortonLifeLock.

Après sa fusion avec Avast à l’automne 2022, cette dernière fut renommée Gen Digital. Par la suite, son titre ressortait de manière régulière en haut des screeners sur les marchés américains, en raison principalement de multiples de valorisation beaucoup plus bas que ses pairs du secteur des logiciels, alors que ses marges approchaient celles de Microsoft. 

La situation pouvait donc interloquer. En réalité, les investisseurs manifestaient sans doute quelques réserves sur le modèle d’affaires très particulier — et un brin prédateur — des distributeurs d’antivirus grand public. Par ailleurs, le sujet critique est l’endettement considérable du groupe — environ $8 milliards de dette nette, contre un cash-flow libre qui devrait atteindre $1 milliard cette année — depuis le rachat d’Avast. 

Cette acquisition fut réalisée à environ x10 fois le chiffre d’affaires de la compagnie tchèque. Il est notable que Gen Digital soit présentement valorisé à x6 son chiffre d’affaires. Et encore, ladite valorisation s’est largement ressaisie puisqu’elle évoluait il y a encore peu de temps aux alentours de x4 le chiffre d’affaires et x11 le cash-flow libre. 

Quoique considérable, l’endettement est bien ventilé, avec principalement $4.5 milliards d’échéances à horizon 2028. Sauf déclin prononcé de son activité, Gen Digital n’aura a priori aucun mal à l’honorer ou à le refinancer. Un point noir cependant : plus de la moitié de la dette est à taux variable.