Zurich (awp) - Le conglomérat chinois HNA a annoncé avoir racheté 61,28% du capital-actions de Gategroup. Avec les 2,32% déjà détenus par le spécialiste des services à bord à l'échéance de l'offre publique d'achat (OPA) au 1er juillet, la part de HNA se monte à 63,60%, selon le décompte provisoire publié lundi.

L'annonce définitive du résultat provisoire sera publiée jeudi sur le site de HNA. Elle indiquera si les "conditions pertinentes" de l'offre auront été remplies ou si l'acquéreur renonce à son projet. Le groupe chinois n'a pas encore atteint la quote-part d'acceptation minimale de 67% du capital-actions de Gategroup.

Dans tous les cas, l'annonce définitive sera suivie d'un délai supplémentaire de dix jours de Bourse conformément à ce qui avait été publié dans le prospectus d'offre, qui courra vraisemblablement du 8 au 21 juillet.

Si le conseil d'administration de Gategroup a recommandé à ses actionnaires d'accepter l'OPA présentée en avril par HNA, plusieurs actionnaires s'y sont montrés contraires. Les fonds spéculatifs genevois RBR Capital et Cologny Advisors, qui détiennent ensemble plus de 11% des parts de Gategroup, avaient fait valoir que le prix proposé par les Chinois était beaucoup trop bas.

Sur la base du rapport d'un cabinet d'audit financier allemand, les actionnaires récalcitrants, qui avaient également fait preuve de défiance par rapport aux dirigeants de Gategroup, ont dénoncé une offre chinoise "substantiellement sous-estimée".

OFFRE DIVERSEMENT APPRÉCIÉE

Alors que le prix proposé de 53 CHF avait été qualifié d'"attrayant, juste et adéquat" par le président de Gategroup, Andreas Schmid, RBR et Cologny avaient jugé l'offre "beaucoup trop basse", évoquant une juste valeur (fair value) à 100 CHF.

Le cabinet allemand avait mis en évidence que Gategroup pourrait réaliser d'ici 2018 un bénéfice par action (BPA) entre 5,30 et 7,30 CHF. Pour un multiple cours/bénéfice de 15x, soit deux crans en dessous du SPI, il en résulterait un cours de l'action entre 80 et 110 CHF en moins de deux ans.

Fin juin, la transaction avait reçu le feu vert de la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC). Elle attend encore l'aval de ministère chinois du Commerce (Mofcom) et de l'Administration d'Etat du Contrôle des Changes (Safe), ainsi que des autorités de la concurrence.

Du côté des analystes, l'opinion générale au vu du résultat provisoire est que la transaction va aboutir à la faveur du délai supplémentaire. Toutefois, les avis divergent quant aux perspectives qu'ouvre le rachat chinois.

L'analyste de la banque Vontobel souligne que la transaction n'est plus dans l'attente que de quelques approbations régulatoires pour aboutir et invite à accepter de l'offre chinoise. Il confirme sa recommandation "hold", à l'image de Baader Helvea.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB) en revanche, l'enthousiasme est beaucoup plus tempéré. Son analyste souligne que les 63,60% servis jusqu'à présent ne sont pas vraiment renversants et révèlent aussi des préoccupations substantielles de la part des actionnaires.

C'est également ce que semblent craindre les investisseurs. A la Bourse suisse, où elle sera décotée après la finalisation de la transaction, la nominative Gategroup a été sous pression pendant toute la séance et a terminé en repli de 1,7% à 51,20 CHF, dans un SPI en baisse de 0,36%

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