Vous proposez des spots publicitaires sur écrans installés directement sur les pompes à essence. Ce n'est pas un peu vieillot comme idée ?

Manuel Berland : "C’est une idée qui peut paraître simple au premier abord mais à laquelle peu de sociétés spécialisées dans la publicité ont pensé en Europe. Notre vision s’appuie sur un double constat : d’un côté les automobilistes sont très disponibles lorsqu’il font leur plein d’essence, et de l’autre les annonceurs, notamment locaux, recherchent des solutions clés en main pour toucher les consommateurs avec un contenu qui leur parle directement que nous créons pour eux sous un format vidéo, combinant son et image. Nous opérons ainsi sur le secteur de la communication extérieure digitale (DOOH), un marché en forte croissance où nous occupons une position de premier entrant sur un marché de niche, sans concurrence significative en France sur le segment de la communication en station-service. Alors que le marché de la publicité locale a été fortement impacté en 2020 par l’épidémie de Covid-19, nous sommes parvenus à enregistrer un CA 2020 stable vs 2019, et ce, malgré quatre mois d’arrêt, grâce à la sécurisation de notre activité au travers de milliers de clients locaux qui ont maintenu leur effort de communication durant les périodes de confinement. En 2021, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 6,8 millions d’euros, en croissance de +36% par rapport à 2020."

Quel est votre modèle économique ?

MB : "Notre modèle économique repose dans un premier temps sur la signature de contrat d’exclusivité de 6 ans avec nos distributeurs partenaires, comme Carrefour ou Total, dans un modèle de redevance proportionnelle à la rentabilité du contrat. Nous réalisons l’investissement dans les écrans digitaux et les systèmes logiciels, qui sont amortis sur la durée du contrat. De l’autre côté nous réalisons pour nos clients, essentiellement des annonceurs locaux, des campagnes publicitaires en direct ou via des agences média qui s’en chargent pour eux. L’une des forces de notre modèle économique repose sur la forte prédictibilité de notre chiffre d’affaires lors des six années d’application du contrat combinée à une maîtrise précise des charges liées à l’exploitation du réseau."

Pouvez-vous nous donner un aperçu du paysage concurrentiel ?

MB : "Nous bénéficions d’une position de premier entrant sur un marché de niche, sans concurrence significative en France sur le segment de la communication en station-service".

Quel est le degré de maîtrise que vous avez sur votre chaîne d'approvisionnement, un sujet sensible actuellement ?

MB : "Le choix de nos caissons qui comprennent l’infrastructure métallique, les écrans et toute l’intelligence permettant de les administrer à distance se situe au cœur de notre stratégie commerciale. C’est pourquoi ils ont été placés au centre de la réflexion afin de s’assurer de leur fabrication et leur capacité à assurer leur approvisionnement dans le temps, leur coût, leur qualité, leur pérennité. Aujourd’hui notre sourcing se fait en Asie pour les écrans et l’électronique mais aussi au niveau local, en Auvergne Rhône- Alpes, par exemple pour ce qui concerne la tôlerie de nos caissons, la peinture, l’assemblage et le montage. Le fait de favoriser des cycles courts est important à tout niveau et il nous donne un gage de qualité et de sécurité."

Vous entrez en bourse dans un moment délicat. Qu'avez-vous à dire pour convaincre les investisseurs ? 

MB : "En 10 ans nous avons positionné Fill Up Media comme l’un des acteurs incontournables du secteur de l’affichage publicitaire au format digital en extérieur. Notre offre a déjà séduit plus de 3000 clients car nous avons su leur présenter une nouvelle offre qui s’adapte aux nouveaux usages et à une audience non adressée. Ce projet d’introduction en bourse va nous permettre d’accélérer le déploiement en France et à l’international et nous entendons poursuivre la dynamique commerciale qui nous permet d’afficher un objectif de taux de croissance annuel moyen de 40% d’ici à 2025."

 

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