Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune EFG International est parvenu à augmenter ses afflux de liquidités et les avoirs sous gestion sur les quatre premiers mois de l'année, profitant notamment de l'embauche de nouveaux conseillers clientèle. Aucune information n'a cependant filtré sur une éventuelle offre de reprise par le concurrent Julius Bär.

 

Publiant pour la première fois des résultats sur les quatre premiers mois de l'exercice, EFG a indiqué mardi avoir encaissé des afflux nets d'argent nouveau de 3,6 milliards de francs suisses, correspondant à une hausse annualisée de 7,6% et dépassant l'objectif de croissance de 4% à 6% fixé par la banque, a-t-elle détaillé dans un communiqué. L'ensemble des régions ont contribué à cette croissance.

 

Les avoirs sous gestion ont quant à eux atteint 157,5 milliards de francs suisses fin avril, en nette hausse de 11% comparé à la fin de l'année dernière grâce aux apports de fonds, des effets positifs de changes et la bonne tenue des marchés financiers.

 

Les afflux nets, attendus à seulement 2,6 milliards, et les avoirs sous gestion, prévus à 155 milliards, ont dépassé les projections des analystes interrogés par l'agence AWP.

 

La banque a également dévoilé un bénéfice net "dépassant 110 millions de francs suisses" sur les quatre premiers mois de 2024. Aucun élément comparable n'est cependant disponible, EFG ayant publié pour la première fois des chiffres clés sur cette période spécifique.

 

L'établissement est également parvenu à améliorer sa rentabilité, le rapport entre les coûts et les recettes ayant reculé à 72,5% à la fin de la période sous revue, après 73,3% à la fin de l'année dernière.

 

Encore des embauches

 

"Nous conservons une approche disciplinée vis-à-vis des coûts et menons des mesures ciblées d'efficience, tout en continuant à investir dans notre croissance future", a souligné le directeur général Giorgio Pradelli, cité dans le communiqué.

 

Sur les quatre premiers mois de l'année, EFG a recruté 26 nouveaux conseillers clientèle, dans le cadre de son objectif d'en embaucher 50 à 70 par an. Fin avril, l'établissement comptabilisait 718 de ces professionnels, contre 693 fin 2023.

 

La direction a fait l'impasse sur les perspectives financières. Jusqu'à présent, la banque vise sur la période de 2023 à 2025 en moyenne une croissance nette d'argent frais de 4% à 6%. Elle table aussi sur une marge brute de 85 points de base et un ratio coût/revenu de 69%. EFG doit atteindre une rentabilité sur capitaux propres tangibles (RoTE) de 15-18% et un ratio de fonds propres de base de 12%. Le taux de distribution est fixé à 50%.

 

La banque n'a également fait aucune annonce sur les rumeurs d'acquisition par son concurrent Julius Bär. Vendredi dernier, l'agence Bloomberg avait affirmé que Julius Bär a mené ces dernières semaines des discussions provisoires avec EFG en vue d'une éventuelle fusion. "Nous ne commentons pas les rumeurs de marché", a réagi M. Pradelli lors d'une conférence téléphonique. Le patron a également botté en touche sur les rumeurs le voyant prendre la direction de Julius Bär.

 

"Un bon démarrage dans l'année", a estimé Andreas Venditti. Selon l'analystes de la banque Vontobel, EFG a profité d'afflux de liquidités bien plus importants que son concurrent Julius Bär, grâce au travail de ses nouveaux conseillers clientèle.

 

Revenant sur les rumeurs d'acquisition, M. Venditti a relevé que c'est EFG qui est à la recherche de cibles d'acquisition, vu son capital excédentaire.

 

A la Bourse, l'action EFG a fini en repli de 2,9% à 12 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,81%.

 

 

 

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