Le directeur adjoint de l'ASN, Julien Collet, a déclaré qu'un plan révisé de maintenance et de réparation présenté par EDF après la découverte de nouveaux problèmes sur les réacteurs de Penly et de Cattenom "va dans la bonne direction". Il a toutefois ajouté que l'organisme de surveillance avait des doutes quant au calendrier de certains des contrôles supplémentaires envisagés dans le cadre du plan, en particulier ceux prévus pour 2024.

EDF a été confronté à des problèmes de corrosion sur plusieurs de ses réacteurs qui sont apparus pour la première fois à la fin de l'année 2021 et l'ont forcé à fermer un nombre sans précédent de réacteurs l'année dernière, poussant la production nucléaire à son niveau le plus bas depuis 34 ans.

Au début du mois, EDF a révélé avoir découvert de nouvelles fissures liées à la corrosion sur les réacteurs de Penly 1 et Penly 2 en Normandie et sur le réacteur de Cattenom 3 en Moselle, ce qui a conduit l'ASN à demander une mise à jour du plan de maintenance.

L'ASN a indiqué jeudi que la stratégie révisée d'EDF devrait permettre de maîtriser, d'ici fin 2023, plus de 90 % des soudures réparées identifiées comme prioritaires.

Mais elle a précisé que la découverte récente de défauts de "fatigue thermique" à Penly et Cattenom nécessitait une analyse plus approfondie.

La fatigue thermique se produit lorsque de l'eau très chaude et de l'eau très froide se rencontrent à l'intérieur des tuyaux, ce qui entraîne une dilatation, une contraction et une fragilisation de l'acier au fil du temps.

L'ASN a indiqué qu'elle poursuivrait son dialogue avec EDF pour s'assurer de la pertinence du calendrier envisagé.

Le directeur adjoint du parc nucléaire d'EDF, Régis Clément, a déclaré aux journalistes que le groupe ne voyait pas la nécessité de modifier ses prévisions de production nucléaire pour 2023 à ce stade.

Des sources ont déclaré à Reuters que le plan d'EDF pour les contrôles supplémentaires des soudures de tuyaux les intégrerait dans les arrêts de réacteurs déjà planifiés afin de minimiser les perturbations supplémentaires.

Cela permettrait à EDF de maintenir son objectif de production d'électricité pour 2023 entre 300 térawattheures (TWh) et 330 TWh cette année.