En repli de 3,9% à 9,176 euros, EDF accuse la plus forte baisse du SBF120, pénalisé par HSBC. Le broker a dégradé sa recommandation sur le titre de l’électricien public de Conserver à Alléger en raison de son faible potentiel. L'action a en effet gagné 20% au deuxième trimestre malgré les difficultés qui pèsent sur le groupe. En cinq séances, EDF accuse un recul de 5,6%. Outre l'impact négatif d'HSBC, les investisseurs s'inquiètent du coût du projet d'Hinkley Point et de l'évolution du réacteur de type EPR de Flamanville, dans la Manche.

Lundi, le groupe a reconnu que le coût à terminaison de la future centrale nucléaire britannique d'Hinkley Point s'élèverait à 19,6 milliards de livres sterling, en hausse de 1,5 milliard, le projet risquant en outre de subir des retards.

Résultat, le taux de rentabilité prévisionnel (TRI) du projet est estimé pour EDF à environ 8,5% contre environ 9% initialement. Un retard dans l'achèvement de la construction le ferait même chuter à 8,2%.

"La révision à la hausse des coûts de construction d'HPC et le risque de dérapage du calendrier relatif au démarrage de la construction ont une incidence négative sur le profil de crédit d'EDF, a déclaré Paul Marty, analyste principal de Moody's. Cette annonce illustre plus généralement les risques que posent, pour EDF et son partenaire China General Nuclear Power Corporation (CGN, noté A3 avec perspective négative), la construction de la centrale et la nécessité d'assumer les conséquences financières d'une très longue phase de construction durant laquelle cet investissement ne génèrera pas de trésorerie."

Dans un communiqué publié hier soir, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a demandé à EDF, détenu à 88,4% par l'Etat, de présenter en conseil d'administration avant la fin juillet un plan d'action pour la maîtrise du projet Hinkley Point.

Autre problème, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a donné la semaine dernière son aval à la mise en service de la cuve du réacteur nucléaire de type EPR en cours de construction à Flamanville. Mais, l'autorité a souligné que le couvercle de cet équipement ne pourrait pas être utilisé au-delà de 2024.

EDF a indiqué que le coût du remplacement du couvercle était estimé à 100 millions d'euros environ.