PARIS, 13 octobre (Reuters) - La prolongation de vie des centrales nucléaires d'EDF en France, option envisagée par l'Etat pour financer la transition énergétique, serait une provocation politique, estime dimanche Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), laissant présager un nouveau bras de fer avec les socialistes.

Des sources proches du dossier ont indiqué fin septembre à Reuters que la France allait prolonger de 40 à 50 ans la durée de vie des centrales nucléaires. Un porte-parole du ministère de l'Energie précisait alors que "l'amortissement sur 50 ans en moyenne des centrales nucléaires était une demande d'EDF" (voir ).

Selon le JDD, cette décision pourrait être officialisée à l'occasion du conseil de politique nucléaire prévu le 15 novembre.

Cette mesure est une "provocation politique" qui remettrait directement en question l'engagement de François Hollande de réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité, estime EELV, membre de la majorité gouvernementale.

Le parti écologiste dénonce également un "mensonge économique" qui reviendrait "à inscrire dans les comptes d'EDF une durée d'amortissement en contradiction avec les multiples déclarations de l'Autorité de sûreté nucléaire indiquant qu'EDF ne pouvait compter sur une durée de vie de ses réacteurs supérieure à 40 ans."

"Une telle inscription dans les comptes d'une société cotée en Bourse ne pourrait que jeter le soupçon sur la sincérité de ses comptes et des informations fournies aux acteurs financiers sur l'état réel de la société", affirme EELV.

Cette mesure constituerait enfin "une aberration" à l'heure où la priorité est à la transition énergétique, estime le parti des ministres Cécile Duflot (Logement) et Pascal Canfin (Développement).

L'heure "n'est pas au maintien sous assistance respiratoire de vieilles installations en déclin, mais dans l'investissement déterminé en faveur de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables", écrit-il. (Marine Pennetier, édité par Guy Kerivel)