La Deutsche Bank a entamé l’année avec une nette hausse de ses profits, affichant ainsi son bénéfice trimestriel le plus élevé depuis quatorze ans.
La première banque allemande a dégagé, grâce à des activités florissantes et à son programme d’économies, un bénéfice net de 1,78 milliard d’euros au premier trimestre, après prise en compte des intérêts minoritaires, contre 1,28 milliard l’an dernier, selon son communiqué de mardi. Les revenus ont également progressé de 10 % pour atteindre environ 8,5 milliards d’euros. Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice d’environ 1,64 milliard d’euros et des revenus de 8,3 milliards d’euros. « Nous sommes très satisfaits des résultats du premier trimestre, qui nous placent sur la bonne voie pour atteindre tous nos objectifs à l’horizon 2025 », a déclaré Christian Sewing, directeur général de la Deutsche Bank. « Grâce à la croissance des revenus et à la réduction des coûts, nous avons réalisé le bénéfice trimestriel le plus élevé depuis 14 ans. »
En avant-Bourse, l’action Deutsche Bank progressait de 1,6 %.
Toutes les divisions ont, selon la banque, amélioré leur bénéfice avant impôts par rapport à l’an dernier. La gestion d’actifs, portée par la volatilité des marchés, a vu son résultat bondir de 67 % à 204 millions d’euros. La banque d’investissement a augmenté son bénéfice avant impôts de 22 % pour atteindre 1,5 milliard d’euros. La banque de détail a enregistré une hausse de 43 %. La filiale de gestion d’actifs DWS a également affiché de solides performances, réalisant le deuxième meilleur bénéfice trimestriel de son histoire. « Au premier trimestre 2025, nous avons enregistré une forte dynamique des résultats : une croissance à deux chiffres des revenus et une discipline constante en matière de coûts », a résumé le directeur financier James von Moltke, qui a annoncé fin mars son départ prochain. Son successeur est déjà désigné : Raja Akram rejoindra la Deutsche Bank le 1er octobre en provenance de l’américaine Morgan Stanley.
UN ENVIRONNEMENT VOLATIL
Sewing, dont le contrat a été prolongé fin mars jusqu’en avril 2029, ne compte toutefois pas se reposer sur ces acquis. Avec le programme « Deutsche Bank 3.0 », il entend poursuivre la transformation du groupe pour renforcer sa rentabilité et sa croissance. « Nos objectifs pour 2025 ne sont qu’une étape intermédiaire », avait-il affirmé. La banque réévalue en permanence ses processus et l’allocation de ses ressources, a-t-il écrit dans une lettre aux salariés : « Cela sera d’autant plus important afin de pouvoir réagir avec flexibilité à un environnement volatil. »
Les concurrents américains ont eux aussi débuté l’année avec de forts gains. Citigroup, Bank of America, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont notamment profité de la vigueur des activités de marché. Les fluctuations boursières, reflet des incertitudes concernant la politique douanière du président américain Donald Trump, y ont également contribué. « Le spectre d’une guerre commerciale mondiale plane toujours sur les marchés », a écrit Sewing. « Nous espérons qu’une escalade sera évitée, mais l’incertitude et la volatilité devraient rester élevées dans un avenir proche. »
(Reportage de Matthias Inverardi et Toms Sims, édité par Sabine Wollrab. Pour toute question, veuillez contacter notre rédaction à berlin.newsroom@thomsonreuters.com (pour la politique et la conjoncture) ou frankfurt.newsroom@thomsonreuters.com (pour les entreprises et les marchés).)