* Le TGI donne raison à Arkéa

* Nouvelle assemblée générale en février

* Toujours pas d'accord sur une réforme

* Michel Lucas va passer la main-presse

* Mobilisation des salariés en Bretagne (Actualisé avec départ de Lucas selon la presse, commentaires, contexte))

par Julien Ponthus

PARIS, 20 janvier (Reuters) - Le Crédit mutuel Arkéa, qui regroupe les fédérations du Crédit mutuel de Bretagne, du Sud-Ouest et du Massif central, a remporté une bataille face à la Confédération nationale (CNCM) du groupe mutualiste, mais le conflit entre "Bretons" et "Alsaciens" reste entier.

Le groupe bancaire "dissident" basé à Brest a obtenu mardi du tribunal de grande instance (TGI) de Paris l'annulation des résolutions de l'assemblée générale du 14 octobre, qui constituaient la première étape d'une réforme contestée de l'organe centrale du Crédit mutuel.

Pour le Crédit Mutuel Arkéa, la justice a établi que la réforme qu'il voit comme une "OPA inamicale" lancée par les 11 fédérations du CM11-CIC de Strasbourg ne pourrait pas se faire sans son accord.

Prenant acte de la décision du TGI, mais aussi de la nécessité de rendre compatible la structure juridique du mutualiste avec la supervision de la Banque centrale européenne, la CNCM a annoncé qu'elle organiserait une nouvelle assemblée générale en février après avoir annulé celle prévue ce mercredi.

La question reste de savoir si, durant ce laps de temps, les protagonistes de cette guerre de tranchées trouveront un compromis sur une réforme jugée nécessaire de part et d'autre.

"Février, cela paraît optimiste et ambitieux", estime une source proche d'Arkéa, tandis qu'à la CNCM on ne souhaite pas commenter les perspectives de sortie du conflit.

Le différend remonte à plusieurs années et a été marqué notamment par une saisie de l'Autorité de la concurrence et une plainte déposée en octobre 2014 par Arkéa pour "prise illégale d'intérêts" visant la manière dont la CNCM satisfait à sa mission d'organe central.

Unis sous la bannière du Crédit mutuel, Crédit mutuel Arkéa et CM11-CIC n'en sont pas moins rivaux et concurrents sur certains métiers.

MICHEL LUCAS PASSERAIT LA MAIN

A ce titre, Crédit mutuel Arkéa estime que l'organe de tutelle est indirectement contrôlé par ses rivaux et souhaite s'en affranchir.

Tout renforcement de son autorité dans le cadre d'une réforme serait difficilement acceptable pour lui alors qu'il souhaite au contraire obtenir le statut d'organe central pour ses filiales et caisses locales.

Pour certains analystes, l'opposition entre le patron du Crédit mutuel Arkéa, Jean-Pierre Denis, et l'homme fort du Crédit mutuel, Michel Lucas, l'actuel patron de la confédération, constitue encore un obstacle à une réconciliation.

Agé de 76 ans, Michel Lucas, qui a largement contribué à bâtir le CM11-CIC et le groupe de presse régional EBRA (dont Les dernières nouvelles d'Alsace et L'Est républicain), a vu son mandat renouvelé pour cinq ans lors d'une assemblée le 7 octobre.

Mais selon les informations des Echos et du Figaro, il s'apprête à passer la main à Nicolas Théry à la tête de la CNCM après lui avoir laissé la présidence de la Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe.

Pour l'heure, la mobilisation continue à l'Ouest, où le Crédit mutuel Arkéa est l'un des principaux employeurs privés de la région de Brest.

Regroupés autour d'un collectif baptisé "vent debout pour l'emploi", des salariés de Crédit mutuel Arkéa organisent dimanche après-midi à Brest une marche pour défendre l'autonomie de leur banque, menacée selon eux.

* Le communiqué :

http://bit.ly/1UbfH1K

* Guerre de tranchées sans issue en vue au Crédit mutuel

* Page Facebook de "vent debout pour l'emploi":

http://on.fb.me/1RcVGst (Edité par Dominique Rodriguez)