par Huw Jones

LONDRES, 13 février (Reuters) - L'organisation de coopération internationale entre les gendarmes boursiers préconise l'adoption d'une approche concertée vis-à-vis des intermédiaires financiers proposant aux particuliers des produits à effet de levier de gré à gré comme des options binaires et autres "contrats sur la différence" (CFD), prônant en particulier une obligation de licence professionnelle généralisée.

Ces produits peuvent être employés pour parier sur les fluctuations de devises, de taux ou d'autres variables financières.

Ils sont proposés en général par des plateformes en ligne, qui se dispensent de donner une information fiable, et la grande majorité des particuliers qui passent par elles perdent de l'argent, observe l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) dans un communiqué publié mardi.

"De plus en plus de membres de l'OICV signalent que les intermédiaires actifs sur ces produits visent le marché des particuliers", dit l'organisation.

"Une bonne partie des sociétés (concernées) propose des services qui ignorent les frontières, sans avoir souvent de présence physique sur bon nombre des territoires où réside le consommateur final; cela présente des difficultés particulières pour les régulateurs pour ce qui est de la surveillance de ces sociétés".

L'OICV regroupe plusieurs autorités de régulation des marchés financiers telles que l'Autorité des marchés financiers françaises, la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, la BaFin allemande ou encore l'Agence des services financiers japonaise.

La Grande-Bretagne ou Israël, des pays également représentés au sein de l'OICV, ont adopté une approche plus énergique en la matière. Les actions d'intermédiaires tels qu'IG Group, CMC Markets et Plus500 avaient pris une volée en décembre, lorsque l'Autorité européenne des marchés financiers (Esma) avait fait part d'un projet d'encadrement sévère de leur offre aux particuliers.

En France, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a publié en juillet dernier une mise en garde sur le caractère "à haut risque" du marché des changes non régulé comme des options binaires, conseillant aux particuliers d'éviter purement et simplement de spéculer sur ce type de produits. (http://bit.ly/2yR9naT)

L'OICV observe elle que ces intermédiaires usent d'une communication commerciale agressive et trompeuse pour attirer en masse des particuliers inexpérimentés, ainsi exposés à de lourdes pertes.

Les intermédiaires spécialisés proposent parfois un levier de 2.000 pour un sur les contrats de change "rolling-spot" et les CFD, alléchant le client avec l'espoir d'un gros gain moyennant une mise minime.

De plus en plus de firmes vendent ces produits sans licence, donc en toute illégalité, poursuit l'OICV, qui estime qu'harmoniser les différentes réglementations locales sera plus efficace que laisser subsister des textes disparates.

Elle veut également que tous les intermédiaires proposant des "OTC leveraged products" (produits à effet de levier négociés de gré à gré) localement ou à l'étranger soient dûment licenciés et que les leviers soient restreints.

Elle avance aussi des mesures de gestion du risque pour éviter aux investisseurs de perdre plus que leur mise initiale et une meilleure communication sur les risques en général.

Une consultation publique sur ces recommandations se terminera le mois prochain et l'OICV publiera alors son rapport définitif, charge à ses membres de les faire appliquer.

Le communiqué de l'OICV (en anglais): http://bit.ly/2G7vvBN

(avec Marc Angrand, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)

Valeurs citées dans l'article : CMC Markets Plc, IG Group Holdings, Plus500 Ltd