Les uns recherchent dans l’évolution de ses dynamiques commerciales à se rassurer sur la conjoncture ; les autres, au contraire, à percevoir les signes avant-coureurs d’une contraction économique.

Une troisième cohorte, plus tatillonne, se demande s’il n’y a pas anguille sous roche, et si tel était le cas comment la détecter. La comptabilité de Caterpillar est en effet complexe à déchiffrer, de même que les relations avec ses distributeurs sont opaques. 

Cela avait un temps valu au groupe de s’attirer les foudres de vendeurs à découvert. Les intéressés y ont laissé des plumes, il faut le dire, tandis que le titre Caterpillar continuait de caracoler vers de nouveaux sommets. 

Plus de la moitié du profit d’exploitation du groupe basé à Irving découle de son segment construction. Les ventes et les marges y restent cette année sur des niveaux records. Cat, entre autres, est un bénéficiaire indirect du grand programme d’investissements lancé par le gouvernement fédéral américain pour moderniser ses infrastructures. 

Les deux autres segments — équipements pour l’industrie minière,  énergie et transports — affichent eux aussi une insolante santé, avec des ventes et des profits au plus haut. Les éternels Cassandre diront déjà : « au plus haut du cycle », et peut-être n’auront-ils pas complètement ort.

Car les résultats du troisième trimestre de l’exercice 2024, s’ils restent excellents, marquent un sensible essoufflement : les ventes reculent de 4%, et le profit d’exploitation de 9% par rapport à l’an dernier à la même époque. 

Par ailleurs, le carnet de commandes n’accuse ce trimestre qu’une très modeste croissance de $0.1 milliard, contre $0.6 et $0.7 milliard les deux trimestres précédents. 

Il serait toutefois prématuré de tirer une quelconque conclusion, a fortiori dans un contexte de fort attentisme électoral outre-Atlantique. La profitabilité du groupe demeure solidement au-dessus de sa moyenne historique, quant sa valorisation, elle, évolue pile sur sa moyenne historique de x16-x17 les profits justement.