Bic décroche de 10% à 108,85 euros, au plus bas depuis janvier 2015, après avoir publié des résultats du premier trimestre très loin du consensus. La chute de l'action est amplifiée par l'abaissement de recommandation d'Oddo, désormais à Neutre sur la valeur, qui évoque une "forte déception" et voit mal comment Bic va pouvoir atteindre son objectif confirmé d'une croissance organique de 5%. Le consensus table sur +4,3% et Oddo sur +4,2%. Sur les trois premiers mois de son exercice, Bic a vu son bénéfice net part du groupe reculer de 2,7% à 49,7 millions d'euros.

Son résultat d'exploitation normalisé a stagné à 81,3 millions d'euros alors qu'il était attendu en nette hausse, à 93,7 millions. Il a représenté 17,3% du chiffre d'affaires, également stable. Oddo juge d'autant plus sévèrement cette performance que la marge d'exploitation normalisée du premier trimestre 2016 avait été alourdie par une prime spéciale aux employés de Bic. Ajustée de cet élément exceptionnel, elle était ressorti à 19,2%. Vue sous cet angle, la marge d'exploitation normalisée de début 2017 ressort en baisse de 190 points de base.

La contreperformance de Bic sanctionnée ce matin s'explique en fait par un effet de ciseaux entre des investissements encore élevés de soutien à la marque et des ventes très faibles. Elles ont en effet stagné à 469,3 millions, profitant d'un effet de change favorable de +4,1% lié à l'appréciation du dollar américain et du réal brésilien par rapport à l'euro. En données organiques, le chiffre d'affaires de Bic a chuté de 4,1% au premier trimestre alors que les analystes les attendaient en croissance de 4,3%.

La chute des ventes a été particulièrement significative dans la papeterie et les rasoirs en Amérique du Nord. Dans les deux cas, Bic a enregistré des replis à deux chiffres. Dans les rasoirs en Amérique du Nord, le groupe français a été confronté à une forte pression sur les prix, de la part de Gillette notamment.

Néanmoins, Bic semble confiant dans sa capacité à franchir cette mauvaise passe puisqu'il a confirmé sa perspective d'une croissance organique autour de 5% cette année. Le groupe ne compte pas non plus ralentir la cadence de ses investissements de soutien à la marque dont l'impact négatif sur sa marge d'exploitation normalisée a été confirmé à 100 points de base sur l'année.