BRUXELLES, 13 mai (Reuters) - Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, a estimé dimanche que l'Espagne prenait des mesures décisives pour remettre sur pied le secteur bancaire du pays, voulant ainsi prendre le contre-pied de la défiance des investisseurs vis à vis du plan présenté vendredi par Madrid.

L'Espagne a imposé à ses banques d'augmenter leurs provisions pour se protéger des pertes croissantes sur leurs prêts toxiques dans l'immobilier, tout en s'engageant à apporter une aide limitée aux établissements en difficultés via des prêts à taux élevés.

Le gouvernement de centre droit de Mariano Rajoy a approuvé vendredi en conseil des ministres sa deuxième réforme du système bancaire depuis son arrivée aux affaires en décembre dernier.

Dans ce cadre, il a également ordonné un audit indépendant du portefeuille immobilier des banques du pays, conformément à ce que le l'Union européenne lui avait demandé. (voir )

Mais, à en juger par le rendement des obligations espagnoles à 10 ans, toujours au-dessus de 6%, les intervenants de marché semblent juger que les efforts de Madrid sont insuffisants.

"Ces efforts devraient dissiper les doutes persistants sur la stabilité du secteur bancaire espagnol", a estimé Olli Rehn.

"La combinaison d'une hausse des provisions contre d'éventuelles pertes futures, d'une scission des actifs douteux, d'un audit indépendant des bilans et de la mise à disposition de fonds publics nécessaires pour les réformes dans leur ensemble est essentielle pour renforcer la confiance des investisseurs dans les banques espagnoles."

L'Espagne, qui après la Grèce cristallise les inquiétudes concernant la crise de la dette, pourrait se voir accorder plus de temps pour atteindre ses objectifs budgétaires si le gouvernement présente un plan crédible sur trois ou quatre ans expliquant la façon dont il entend résoudre ses problèmes, apprend-on de source autorisée dans la zone euro.

"Une réforme rapide et en profondeur du secteur bancaire est la clef de voûte de la réponse de l'Espagne à la crise", a poursuivi Olli Rehn dans un communiqué.

Même si Madrid a montré sa capacité d'action la semaine dernière avec la prise de contrôle de Bankia, la quatrième banque du pays, bon nombre d'experts estiment que le soutien public au secteur bancaire devra être sensiblement revu à la hausse. (Sebastien Moffett, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par)