(Actualisé au 7e paragraphe avec Areva)

PARIS, 3 février (Reuters) - Le Niger entend renégocier son partenariat avec le groupe français Areva pour l'exploitation de ses ressources d'uranium dans le sens d'un rééquilibrage, a déclaré dimanche son président Mahamadou Issoufou.

L'uranium est "une ressource qui ne rapporte pas au Niger", a-t-il plaidé sur TV5 Monde. L'entretien, enregistré samedi, a été diffusé dimanche.

Son exploitation rapporte "à peine 100 millions d'euros par an", déplore le président nigérien. "Ça représente 5% à peine de notre budget, ce n'est pas admissible. C'est pour cela que j'ai demandé un équilibrage du partenariat entre Areva et le Niger".

"Il faut que ce soit gagnant gagnant, c'est la condition pour que ce partenariat soit durable", a-t-il souligné.

"Pour qu'il soit durable, nous voulons renforcer ce partenariat stratégique avec Areva, mais pour que cela puisse se faire, il faut que le Niger gagne, il faut que la France gagne", a insisté Mahamadou Issoudou.

"Les négociations sont en cours, elles ne sont pas encore terminées", a-t-il précisé.

Contacté par Reuters, Areva s'est refusé à tout commentaire.

L'extraction d'uranium au Niger, qui représente environ 20% des besoins français, selon l'estimation d'une commission parlementaire, est stratégique pour Areva, tant pour l'alimentation des centrales nucléaires françaises que pour la vente de cette matière à ses clients étrangers.

Areva emploie environ 2.700 salariés au Niger, dont 98% sont des Nigériens. Une trentaine d'expatriés travaillent sur les sites d'Imouraren et Arlit. (Sophie Louet avec Elena Berton)