Le président américain Donald Trump prolongera une nouvelle fois la date butoir imposée à ByteDance pour céder les activités américaines de TikTok, a annoncé mardi la Maison Blanche. Cette nouvelle extension, d’une durée de 90 jours, repousse l’échéance du 19 juin à la mi-septembre, malgré une loi qui exigeait la vente ou l’arrêt de l’application en l’absence de progrès substantiels.

"Le président Trump signera un nouveau décret cette semaine pour permettre à TikTok de rester en ligne", a déclaré la porte-parole Karoline Leavitt. "Il ne veut pas que TikTok s’éteigne", a-t-elle ajouté, précisant que l’administration entend utiliser ce délai pour finaliser la vente et garantir la sécurité des données des utilisateurs américains.

C’est la troisième fois que Trump accorde un sursis à l’application de la loi votée par le Congrès, qui exigeait l’arrêt des opérations de TikTok aux États-Unis à compter du 19 janvier 2025, sauf en cas de cession effective ou de progrès notables vers une vente.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier dernier, Trump a choisi de ne pas appliquer cette loi. Il avait déjà repoussé la date limite à début avril, puis de nouveau au 19 juin.

En mai, il avait laissé entendre qu’il prolongerait encore ce délai, saluant le rôle de TikTok dans sa réélection auprès des jeunes électeurs. Mardi, à bord d’Air Force One, il a confirmé cette intention : "Probablement, oui", a-t-il répondu à un journaliste. "Il faudra peut-être l’aval de la Chine, mais je pense qu’on l’aura. Je pense que le président Xi finira par approuver."

Un accord visant à filialiser les activités américaines de TikTok dans une nouvelle société majoritairement détenue par des investisseurs américains avait été envisagé ce printemps, mais les négociations ont été suspendues après que Pékin a exprimé son opposition à la suite des nouvelles hausses tarifaires annoncées par Trump.

Ce dernier s’était déclaré prêt, en mars, à alléger les droits de douane sur les produits chinois pour favoriser un accord avec ByteDance.

Du côté démocrate, plusieurs sénateurs dénoncent cette série de prolongations, affirmant que Trump n’a aucune base légale pour repousser ainsi les échéances. Ils jugent également que le projet de cession envisagé ne satisferait pas aux exigences légales actuelles.