Navalny

ajoute demande à Google

MOSCOU (awp/afp) - La messagerie Telegram, qui avait annoncé dans un premier temps son intention de résister à l'injonction du pouvoir russe de bloquer les consignes de vote aux législatives de l'opposant Alexeï Navalny, a finalement supprimé ces consignes samedi.

Le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, avait exigé lundi le blocage d'un robot (bot) sur Telegram, grâce auquel les électeurs pouvaient obtenir des instructions pour voter en faveur des candidats les mieux placés dans chaque circonscription pour battre ceux du pouvoir.

La messagerie, fondé par le Russe Pavel Dourov, a expliqué vouloir "limiter le fonctionnement des bots liés aux campagnes électorales" sur son service. M. Dourov a lui expliqué ne faire que suivre Apple et Google, qui "dictent les règles du jeu pour les développeurs tels que nous".

Les géants américains Apple et Google se sont eux aussi conformés à ces instructions vendredi en supprimant de leurs boutiques l'application de M. Navalny, l'opposition les accusant de "céder au chantage du Kremlin".

Sur Telegram, M. Dourov a souligné que les géants de l'internet avaient demandé "déjà cette année" à son service de supprimer des contenus violant les lois de certains pays, sous peine d'être retiré de leurs boutiques.

Il a estimé que "le blocage d'applications par Apple et Google crée un précédent dangereux qui affectera la liberté d'expression en Russie et dans le monde entier".

Comme presque aucun candidat véritablement opposé à Vladimir Poutine n'a été autorisé à se présenter aux législatives, les partisans de M. Navalny ont mis sur pied une stratégie dite du "vote intelligent", destinée à soutenir le candidat -- souvent communiste -- le mieux placé pour défaire celui du parti au pouvoir, Russie Unie.

Par le passé, cette tactique avait rencontré un certain succès, notamment à Moscou en 2019, et les autorités se sont attelées ces derniers mois à bloquer tout accès à ces consignes de vote. M. Navalny a lui été emprisonné et son mouvement classé comme "extrémiste" et interdit.

Après la disparition du bot de Telegram, les partisans de M. Navalny se sont rabattus sur Twitter, y publiant des liens vers des documents sur Google Docs, contenant les consignes de vote.

Selon les alliés de M. Navalny, Google a exigé samedi la suppression de ces documents suite à une demande de Roskomnadzor, menaçant de l'effacer.

Les élections législatives mais aussi locales en Russie ont commencé vendredi et dureront jusqu'à dimanche soir.

emg-pop/sr