Ametek intervient dans deux domaines :

  • Les instruments électroniques (branche nommée EIG) regroupent une large gamme d’appareils d’analyse, de test et de mesure de précision pour des applications essentiellement industrielles, énergétiques, aérospatiales et médicales. Pour vous donner des exemples d’applications concrètes, il s’agit, entre autres, de spectromètres, de capteurs de pression et de température, d’outils de mesure des radiations ou encore, dans l’énergie, de solutions de surveillance de la qualité et, dans l’aérospatiale, des systèmes de surveillance des vibrations et de mesure des fluides. EIG représente 70 % du chiffre d’affaires.
  • Les appareils électromécaniques (division EMG) incluent aussi de nombreux produits à l’image de composants et d’instruments chirurgicaux, des solutions d’automatisation, de contrôle des mouvements, des appareils de gestion thermique et des composants implantables. EMG représente 30 % du chiffre d’affaires.

On l’a dit, les produits d’Ametek sont voués à de multiples applications dans des domaines divers et variés. Cela permet au groupe de s’adapter face aux conjonctures sectorielles. Par exemple, en 2020, année de la pandémie, lorsque la baisse de la demande dans le secteur pétrolier a été en partie compensée par les besoins dans le médical. Conséquence : la modeste inflexion de la croissance avait été compensée par une forte progression des marges.

Mais être présent sur de bons marchés au bon moment ne justifie pas tout. Encore faut-il savoir bâtir de bons fondamentaux pour faire évoluer dans le temps un modèle d'affaires bien travaillé. Pour cela, Ametek dispose d’un PDG exemplaire qui a gravi les échelons avant de prendre les commandes de l’entreprise en 2016. Très conservateurs, lui et son équipe de direction mettent l’accent sur la génération de cash (free cash flow), les marges et la solidité du bilan.

Ainsi, si l’on s'intéresse directement aux chiffres, Ametek a généré 7,75 Mds$ de flux de trésorerie disponibles sur les 10 derniers exercices. Ils ont été dépensés en acquisitions (8,7 Mds$) et en dividendes (1,4 Md$). Ametek réalise plusieurs acquisitions ciblées par an. Le trou est naturellement comblé par de l’endettement (1,9 Md$ avec 3,9 Mds$ de dette émise et 2 Mds$ de dette remboursée), mais celui-ci reste dans des standards tout à fait acceptables pour une entreprise en croissance. Le ratio dette nette / EBITDA s’élève à 1,5.

Au niveau du compte de résultat, sur ces mêmes 10 dernières années, le chiffre d’affaires est passé de 4 Mds$ à 6,6 Mds$, soit un CAGR (taux de croissance annuel composé) de 5,6 %. Ce n’est pas exceptionnel (dans l’absolu, de nombreuses entreprises font mieux), mais la croissance est régulière et presque jamais en dessous des attentes. Par contre, les profits vont beaucoup plus vite. Ils ont presque doublé sur la période, de 584 M$ à 1,3 Md$, ce qui représente un CAGR de 9,2 %. Le tout est réalisé grâce à la forte progression des marges. La création de valeur est plus que satisfaisante.

Enfin, les perspectives d’avenir sont bonnes. Ametek détient des parts de marché significatives dans des marchés de niche, notamment pour ce qui est des instruments destinés aux secteurs de l’énergie et de l’industrie. Dans l’aviation commerciale, le groupe est un fournisseur majeur de capteurs.

En conclusion, Ametek présente de nombreux atouts : bonne gestion, croissance, fiabilité dans les publications de résultats, excellente visibilité sur l’avenir, conciliation des intérêts de toutes les parties prenantes et des actionnaires notamment, et position concurrentielle optimale dans de nombreux marchés. La qualité a un prix. Ametek se négocie à près de 30 fois ses profits pour cette année, ce qui correspond à l’historique de ces dernières années. Les investisseurs ne semblent pas encore avoir pris totalement la mesure des bons résultats qui devraient intervenir lors des prochains exercices. L’entreprise n’est valorisée que 26 fois ses résultats 2025 et 23 fois ceux de 2026.