Les commentaires de M. Breton le mettent en porte-à-faux avec l'organe de régulation des télécommunications de l'UE, qui a déclaré le mois dernier qu'il ne voyait pas de problème de concurrence ou de défaillance du marché justifiant une législation sur cette question.

"La capitalisation boursière des entreprises de télécommunications de l'UE est systématiquement inférieure à celle des États-Unis. Il vaut mieux être une entreprise de télécommunications aux États-Unis qu'en Europe", a déclaré M. Breton lors d'une conférence.

"En termes de déploiement de la 5G, l'UE est à la traîne par rapport à d'autres régions du monde. Pour vous donner quelques chiffres, la couverture de la population par la 5G est de 95 % aux États-Unis contre 72 % dans l'UE. Ajusté en fonction du PIB, l'investissement dans la 5G dans l'UE est plus faible que dans d'autres régions du monde", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que l'Europe devait également investir dans l'informatique en nuage, l'intelligence artificielle et la virtualisation des réseaux.

"Nous n'avons pas de temps à perdre et c'est pourquoi il faut commencer par l'infrastructure. Notre infrastructure, nos télécommunications, notre réseau et notre connectivité sont-ils adaptés à nos données numériques ? Ma réponse aujourd'hui est non", a déclaré M. Breton.

Il a rejeté les craintes selon lesquelles le fait d'exiger de certains utilisateurs qu'ils paient plus que d'autres violerait les règles de l'UE en matière de neutralité du réseau, qui stipulent que tous les utilisateurs doivent être traités sur un pied d'égalité.

"Nous ne toucherons pas à la neutralité du réseau. Il n'est pas question de modifier la neutralité du réseau. Cela fait partie de nos valeurs et de notre Décennie numérique, alors arrêtez de dire cela", a déclaré M. Breton.

M. Breton, qui a demandé à toutes les parties intéressées de lui faire part de leurs commentaires sur le sujet, a déclaré avoir reçu 437 contributions. Il devrait publier un rapport d'ici la fin du mois de juin, dans lequel il indiquera les prochaines étapes à suivre.

Toute proposition législative doit être examinée avec les pays de l'UE et les législateurs européens avant d'entrer en vigueur.

La question oppose Deutsche Telekom, Orange, Telefonica et Telecom Italia à Google (Alphabet), Apple, Meta Platforms, Netflix, Amazon et Microsoft.