* Ben Smith touchera jusqu'à €3,3 mlns par an

* Les jours de Franck Terner chez Air France sont comptés-source (Actualisé avec précisions, syndicats)

par Cyril Altmeyer

PARIS, 22 août (Reuters) - Ben Smith, nommé la semaine dernière à la direction générale d'Air France-KLM, a rencontré mardi soir la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a dit mercredi un porte-parole du ministère.

Trois mois après la démission de Jean-Marc Janaillac sur fond de crise sociale à Air France, Ben Smith, numéro deux d'Air Canada, a été nommé le 16 août au poste de directeur général du groupe franco-néerlandais avec une entrée en fonctions prévue d'ici fin septembre.

"Il s'agissait d'un premier tour d'horizon des sujets du groupe suite à l'annonce de sa nomination", a déclaré le porte-parole.

Ben Smith bénéficiera d'une rémunération fixe annuelle de 900.000 euros contre 600.000 euros pour ses prédécesseurs depuis huit ans, lit-on sur le site internet d'Air France-KLM.

En comptabilisant la part variable et sa rémunération à long terme, son salaire annuel atteindra jusqu'à près de 3,3 millions d'euros contre jusqu'à 1,2 million pour Jean-Marc Janaillac, selon les publications du groupe.

Cette rémunération suscite l'ire de l'intersyndicale d'Air France qui se réunira lundi prochain afin de décider de la suite à donner aux 15 jours de grève menés cette année pour réclamer une augmentation de 5% des salaires.

SYNDICATS MITIGÉS

Pour autant, même au sein des syndicats qui ont fait grève cette année, la fronde contre le salaire de Ben Smith ne fait pas l'unanimité.

"Sorti du contexte social et économique, qu’un dirigeant d’un groupe comme Air France-KLM ait un salaire comme nos principaux concurrents ne me choque pas", a dit une source syndicale, dont l'organisation fait partie de l'intersyndicale.

Le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf) s'est de son côté éloigné de l'intersyndicale qui s'en est prise à la nationalité de Ben Smith dans un tract publié dans la foulée de l'annonce de la nomination.

"Je ne vois pas pourquoi on ne veut pas d’un PDG canadien, on ne veut pas d’un énarque. On attend de le rencontrer, je ne le connais pas", a souligné Grégoire Aplincourt, président du Spaf qui représente un quart des pilotes d'Air France, derrière le tout puissant Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire au sein de la compagnie.

Le comité central d'entreprise d'Air France, qui se réunira le 30 août, devrait manquer des éléments essentiels sur la présidence de la compagnie française.

"On n'y voit pas très clair", a dit Christophe Dewatine, secrétaire général adjoint de la CFDT chez Air France.

Selon une source proche du dossier, les jours de Franck Terner, 58 ans, sont comptés à la tête d'Air France après l'échec des discussions avec les syndicats de la compagnie, tandis que Pieter Elbers devrait selon toute probabilité être confirmé à la tête de KLM.

Il est possible qu'Anne-Marie Couderc conserve la présidence non exécutive d'Air France-KLM jusqu'à la fin du mandat de Jean-Marc Janaillac (qui était PDG) en mai 2019, mais la question n'a pas encore été tranchée, a-t-on dit de même source. (Cyril Altmeyer, édité par Marc Joanny)

Valeurs citées dans l'article : Air Canada, Air France-KLM