(Complété deux derniers § avec visite du secrétaire au Foreign Office)

PARIS, 4 mars (Reuters) - Il est "probable" que le chef islamiste Abdelhamid Abou Zeïd ait été tué au Mali, a déclaré lundi l'amiral Édouard Guillaud, chef d'état-major de l'armée française.

Le dirigeant islamiste algérien aurait été tué la semaine dernière dans le massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas. Son décès, annoncé le 1er mars par le président tchadien Idriss Deby, n'a toujours pas été confirmé à Paris.

À la question 'Abdelhamid Abou Zeïd est-il mort?', l'amiral Edouard Guillaud a répondu : "C'est probable, mais ça n'est que probable".

"Nous ne pouvons pas avoir de certitude pour l'instant (...) parce que nous n'avons pas récupéré le corps", a-t-il ajouté sur Europe 1.

Le chef d'état-major s'est montré encore plus prudent quant au sort de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, l'un des principaux chefs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont les autorités tchadiennes ont également annoncé la mort samedi.

Sa mort a été démentie dimanche sur un site islamiste.

"Sur les forums djihadistes apparaissent depuis hier un certain nombre d'informations disant qu'il serait toujours vivant donc c'est la raison pour laquelle je serai moi-même d'une extrême prudence", a dit lundi l'amiral Édouard Guillaud.

Le site d'information mauritanien Sahara Media, qui entretient des liens étroits avec Belmokhtar et sa brigade des Moulathamine, cite une source proche d'Aqmi selon laquelle "le Borgne" ne se trouverait même pas dans le massif des Ifoghas où se déroulent les combats, mais opérerait dans le sud-ouest du Mali, près de Gao.

Cette même source confirme la mort d'Aldelhamid Abou Zeïd, mais souligne qu'il a été tué lors d'un bombardement de l'aviation française, et non par des soldats tchadiens.

Interrogé sur ce sujet, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé dans La Dépêche du Midi à "la prudence et à l'esprit de responsabilité à l'égard d'indications que nous ne sommes pas en mesure de confirmer matériellement à ce stade."

"La priorité, c'est de saper les bases des terroristes, leur organisation, leurs moyens", a-t-il ajouté.

Un objectif dont Edouard Guillaud estime qu'il est en passe d'être réalisé. "Nous sommes en train, je crois, de casser les reins d'Al Qaida au Maghreb islamique", a-t-il dit, faisant état d'une "organisation industrielle du terrorisme" sur le terrain.

Après la mort d'un soldat français de 26 ans, samedi dans le nord du Mali (voir ), le chef d'état-major n'a pas exclu que d'autres morts puissent survenir côté français. "Bien sûr, ça n'est pas un jeu vidéo", a-t-il dit.

Lundi, le secrétaire au Foreign Office, William Hague, a effectué une visite éclair au Mali, où il a réitéré le soutien de Londres à la mission franco-africaine visant à chasser les djihadistes du Nord.

Le chef de la diplomatie britannique a toutefois précisé que son pays se contenterait de fournir des moyens de transport et une formation aux forces ouest-africaines. "Nous n'enverrons pas de troupes au Nord-Mali", a-t-il rappelé. (Chine Labbé, avec Adama Diarra à Bamako et Laurent Prieur à Nouakchott,; Jean-Loup Fiévet pour le service français)