PARIS - Le parquet de Brest a ouvert ce matin une enquête préliminaire sur les activités passées du ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, une décision qui accentue la pression sur ce proche d'Emmanuel Macron et sur l'exécutif.

Anticor, association de lutte contre la corruption et pour l'éthique en politique, avait annoncé jeudi, avant le communiqué du parquet de Brest, avoir déposé une plainte contre X pour abus de confiance auprès du procureur.

Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré que l'enquête ne changeait rien aux règles édictées par le gouvernement. Pas de démission tant qu'il n'y a pas de mise en examen, a-t-il déclaré lors d'un déplacement en Seine-et-Marne.

Cette décision fait suite à de nouvelles révélations dans la presse, cette semaine, sur les activités passées de Richard Ferrand, notamment lorsqu'il était directeur général des Mutuelles de Bretagne.

Le ministre de la Cohésion des territoires est accusé d'avoir permis à la société civile immobilière (SCI) de sa compagne, Sandrine Doucen, d'emporter un marché immobilier en 2011 lors de la location d'un local commercial par les Mutuelles de Bretagne, dont il était alors le directeur général. Or cette SCI n'existait pas encore légalement et n'était pas encore propriétaire des surfaces proposées.

Le Monde décrit cette semaine un "système Ferrand", "mélange des genres entre intérêts publics et privés" sur 20 ans. Un article réfuté point par point par l'intéressé, qui a accusé mardi le quotidien de recourir à des "amalgames" et des "sous-entendus sans jamais rien démontrer".

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PARIS - Le mouvement d'Emmanuel Macron, La République en marche, remporterait la majorité absolue à l'Assemblée nationale lors des législatives du 11 et 18 juin, avec entre 335 et 355 sièges sur 577, selon un sondage Opinionway pour Orpi, Les Echos et Radio Classique.

L'alliance entre Les Républicains et l'UDI resterait la principale formation d'opposition, avec entre 145 et 165 députés. Un nombre en baisse par rapport à leur représentation dans l'Assemblée sortante où les deux partis cumulaient 225 sièges.

Le Parti socialiste et ses alliés, majoritaires avec 328 sièges dans l'Assemblée sortante, seraient balayés. Leur nombre de députés élus, compris entre 20 et 35 selon l'enquête, serait historiquement bas, bien inférieur aux 53 socialistes élus en 1993.

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PARIS - Le projet de moralisation de la vie publique, promis par Emmanuel Macron, prévoira l'interdiction des recrutements familiaux pour les parlementaires et s'inscrira dans une révision de la Constitution, a annoncé François Bayrou.

Le ministre de la Justice prévoit la suppression de la Cour de justice de la République (CJR) et l'interdiction d'exercer plus de trois mandats identiques de député, de sénateur ou d'exécutif local - sauf dans les petites communes.

L'objectif annoncé est d'éviter les conflits d'intérêt, favoriser la transparence et revoir le financement des partis pour prévenir de futurs scandales.

Si elle cette réforme adoptée, les anciens présidents ne pourront plus être membres du Conseil constitutionnel et les ministres ne pourront plus exercer de fonction exécutive locale.

Le texte fixe de nouvelles règles en particuliers pour les parlementaires, dont les pratiques ont été mises en lumière par plusieurs affaires récentes, dont celle de François Fillon, soupçonné d'avoir fourni un emploi fictif à son épouse.

L'interdiction du recrutement de membres de la famille s'appliquera aux députés et sénateurs, mais aussi aux membres du gouvernement, aux élus locaux et aux collaborateurs de cabinet.

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WASHINGTON - Donald Trump rendra publique cet après-midi à 15h00 (19h00 GMT, 21h00 à Paris) dans la Roseraie de la Maison blanche sa décision quant au maintien ou non des Etats-Unis dans l'Accord de Paris de 2015 sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Cet accord sur le réchauffement climatique parrainé par les Nations unies est entré en vigueur le 4 novembre dernier, après sa ratification par au moins 55 pays comptant plus de 55% des émissions de gaz à effet de serre de la planète. La Chine et les Etats-Unis, les deux plus grands pollueurs de la planète dans cet ordre, l'avaient ratifié ensemble deux mois plus tôt.

BRUXELLES - Sans attendre l'annonce du président américain, prévue, la Chine a réaffirmé son attachement à l'accord par lequel les pays signataires se sont engagés à réduire leurs émissions polluantes pour limiter le réchauffement climatique.

Confortant la Chine dans un rôle encore impensable il y a quelques mois de partenaire privilégié de l'Union européenne (UE) dans des domaines allant du libre-échange à la sécurité internationale, le premier ministre chinois Li Keqiang s'entretiendra vendredi avec les dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles.

Le sommet annuel entre l'UE et la Chine, qui devait être dominé par les enjeux commerciaux, notamment la lutte contre le protectionnisme et le sujet sensible de la surproduction d'acier chinois, a pris une autre tournure depuis qu'il est devenu clair que Donald Trump était sur le point de se retirer de l'Accord de Paris, malgré les interventions de ses partenaires lors du récent sommet du G7 en Sicile.

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WASHINGTON - Donald Trump a signé aujourd'hui un décret qui retarde le transfert de l'ambassade des Etats-Unis de Tel Aviv à Jérusalem comme il s'y était engagé lors de sa campagne électorale, admettant que cette mesure controversée serait de nature à entraver les négociations de paix israélo-palestiniennes toujours dans l'impasse.

Donald Trump a décidé pour l'instant de se montrer prudent sur ce sujet et de rester dans la ligne suivie par ses prédécesseurs à la Maison blanche. Il a signé un décret d'une durée de six mois gelant une loi de 1995 qui demandait que l'ambassade américaine en Israël soit transférée à Jérusalem.

Donald Trump a choisi de temporiser "afin d'optimiser les chances de négocier avec succès un accord entre Israël et les Palestiniens", poursuit la présidence.

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PARIS - Quelque 10.000 civils ont trouvé refuge dans un camp au nord de la ville de Rakka et des centaines d'autres affluent chaque jour alors que se précise l'offensive militaire contre ce bastion de l'Etat islamique en Syrie, a déclaré une représentante de Médecins sans Frontières (MSF).

Les forces kurdes syriennes, armées et équipées par les Etats-Unis, resserrent l'étau sur la "capitale" de l'EI, une localité du nord du pays prise par les djihadistes en janvier 2014. Elles se trouveraient à ce stade à moins de trois kilomètres de la ville.

Redoutant l'imminence de violents combats, la population préfère fuir, la nuit, vers le camp d'Aïn Issa malgré la menace des mines et de combattants hostiles.

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LONDRES - Le Parti conservateur de Theresa May ne dispose que de trois points d'avance sur le Labour dans les intentions de vote à une semaine des élections législatives anticipées du 8 juin.

Un nouveau sondage de l'institut YouGov publié jeudi donne 42% des intentions de vote aux Tories contre 39% au Parti travailliste emmené par Jeremy Corbyn.

Depuis l'annonce le 18 avril par la Première ministre de la tenue de ce scrutin, l'avance du Parti conservateur, alors de 24 points, s'est réduite comme peau de chagrin.

Le Parti conservateur risque de perdre sa majorité absolue à la Chambre des communes, selon l'enquête YouGov. Les Tories pourraient perdre 20 sièges sur les 330 qu'ils détiennent, repassant sous les 326 sièges synonymes de majorité absolue. Le Parti travailliste en gagnerait près de 30.

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PARIS - Le gouvernement français lance ce soir "la mission de médiation" sur le projet controversé de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).

Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et la ministre chargée des Transports, Elisabeth Borne, lanceront cette mission à 18h30.

Nicolas Hulot est hostile à la construction de l'aéroport, avalisée par un référendum local mais contestée par des opposants installés sur le site.

L'ancien animateur de télévision et militant écologiste estime qu'il existe des "alternatives" à ce projet.

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PUTEAUX (Hauts-de-Seine) - Le milliardaire Vincent Bolloré, principal actionnaire de Vivendi, a déclaré aujourd'hui à ses actionnaires que son fils Yannick, 37 ans, avait vocation à prendre la tête du groupe de médias et de contenus.

Yannick Bolloré, qui est l'un des quatre enfants de l'entrepreneur breton, dirige depuis 2013 le sixième groupe publicitaire mondial Havas, également contrôlé par Bolloré.

Le milliardaire n'a pas donné de calendrier pour la promotion de la nouvelle génération des Bolloré chez Vivendi, un groupe dont il a pris le contrôle à partir d'une participation minoritaire amorcée en 2012 et renforcée depuis régulièrement pour atteindre 20,65% du capital et 29% des droits de vote.

La nomination de Yannick Bolloré à la tête de Vivendi constituerait une étape supplémentaire dans la constitution d'un empire familial dans les médias et la communication déjà bien engagée avec le projet de prise de contrôle d'Havas par Vivendi via le rachat des parts de Bolloré dans le groupe publicitaire.