Lausanne (awp) - Les actionnaires du spécialiste des périphériques informatiques Logitech, réunis mercredi en assemblée générale à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), ont réélu Wendy Becker avec 85,8% des voix à la présidence du conseil d'administration de la société vaudoise. Ne souhaitant pas conserver cette fonction après 2025, son mandat prendra fin dans un an.

D'une confortable majorité, Mme Becker a conservé son siège de présidente du conseil d'administration avec 70,9 millions de voix, contre 11,6 millions pour Guy Gecht, a constaté une journaliste de l'agence AWP. Mme Becker et M. Gecht ont également été reconduits en tant que membres du conseil d'administration, tout comme les autres administrateurs proposés.

Avant le vote, M. Gecht avait réaffirmé devant les actionnaires qu'il n'accepterait pas son élection s'il devait être élu à la présidence. Ce dernier avait été proposé - via la justice vaudoise - par le cofondateur du groupe Daniel Borel.

"Le duo de l'actuelle présidente et de la directrice générale est sans précédent et met à risque notre société", a lancé M. Borel devant les actionnaires. Le cofondateur a dit être présent à l'assemblée générale "non par choix, mais par inquiétude" face à "la dissimulation, au mensonge et à la tricherie", a-t-il lancé à l'attention de Mme Becker, restée à l'écoute et de marbre sur scène. M. Borel a conclu son intervention - largement plus longue que les trois minutes autorisées - par une demande d'annulation en justice de cette élection "sans surprise".

Daniel Borel avait auparavant estimé qu'il était "urgent de raviver l'esprit créatif" de Logitech. Selon ce dernier, la présidente désormais réélue et la directrice générale manquent "d'un bagage technologique et de l'expérience pertinente dans l'industrie de la haute technologie".

A ses yeux, Guy Gecht, qui dispose d'une solide expérience, est "le candidat le plus approprié".

Trois nouveaux membres ont également été élus à l'organe de surveillance, à savoir la directrice générale de Logitech Johanna Hanneke Faber, ainsi que Donald Allan et Owen Mahoney. Là aussi, l'élection de Mme Faber comme membre avait été contestée par M. Borel avec l'appui de la fondation d'investissement Ethos et l'association d'actionnaires Actares.

Saisir les opportunités

En fonction depuis décembre dernier, la directrice générale a profité de l'occasion pour se présenter à l'assemblée réunie au SwissTech Convention Center implanté sur le campus de l'EPFL, et souligner les principaux axes de développement. "Nous souhaitons doubler le marché total adressable pour le secteur du travail et celui du jeu. (...) Il existe des opportunités de croissance à saisir sur les marchés développés et émergents."

Logitech a affiché une solide performance financière sur les trois premiers mois de son exercice décalé 2024-2025, qui court d'avril à fin juin, dégageant des ventes en hausse de 12% sur un an à 1,1 milliard de dollars (980 millions de francs suisses).

Côté rentabilité, le résultat d'exploitation (selon la norme comptable Gaap) a bondi de 96% à 153 millions. Le bénéfice net Gaap a quant à lui été multiplié par plus de deux à 141,8 millions, après 62,7 millions un an plus tôt.

Sur l'ensemble de l'exercice, la direction vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 4,34 et 4,43 milliards de dollars, contre 4,3 à 4,4 milliards précédemment, et une croissance des ventes de 1% à 3% (0% à 2% avant). Le bénéfice d'exploitation non GAAP devrait atteindre les 700 à 730 millions (685 à 715 millions).

A la Bourse suisse, le titre Logitech a été malmené. Il a fini la séance en chute de 4,2% à 73,12 francs suisses dans un SMI dans le rouge aussi à 1,4%.

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