Selon Bloomberg, citant deux sources proches du dossier, le site de vidéos musicales Vevo, détenu conjointement par Universal et Sony, a signé un accord de licences avec BET.com, filiale de Viacom. Vevo aurait par ailleurs promis d'offrir les mêmes conditions contractuelles aux trois majors.

Vevo a atteint récemment les 49 millions de visiteurs uniques mensuels, générant des dizaines de millions de dollars de revenus, tirés des publicités diffusées par les annonceurs avant chaque titre. Pour le patron du site, Rio Caraeff, « Cela montre que c'est possible d'obtenir une large audience en diffusant de la musique en ligne, et que cette dernière est rentable pour les annonceurs ». Selon lui, c'est donc la preuve que l'on peut « monétiser l'audience ».

C'est sans doute ce tour de force qui a séduit Sumner Redstone. Mais en signant un accord de diffusion avec Vevo, dont les titres pourront être diffusés par son site de partage BET.com, Viacom rend la pareille à Universal, qui a récemment interdit à MTV, chaîne vedette de Viacom, la diffusion des titres de son prestigieux catalogue.

Si aucun des acteurs n'a souhaité commenter ces informations, les laissant à l'état de rumeurs, on peut aussi imaginer que Sumner Redstone cherche à faire oublier le camouflet infligé dans le cadre du procès engagé contre YouTube, à qui Viacom demandait des copyrights pour la diffusion de son catalogue. Viacom, qui demandait 1 milliard de dollars à YouTube et s'est fait débouter, a décidé de faire appel.

Redstone, qui n'a pas l'habitude de tendre l'autre joue, a manifestement décidé de secouer le cocotier en marchant sur les plates-bandes d'Universal.