Les Anglais ne risquent pas d'oublier ce 26 mars de l'année dernière ; ce jour historique où Jaguar Land Rover, fleuron automobile de Sa Gracieuse Majesté, était rachetée par l'ancienne colonie britannique, par l'entremise de Tata Motors.

Aujourd'hui, pourtant, le pied de nez fait aux Anglais nécessite un coup de main du conglomérat de Bombay. Et les solutions auxquelles doivent s'attendre les salariés de la filiale indienne ont la couleur des eaux boueuses du Gange ; sombre, donc.

« D'importantes réductions de coûts » s'avèrent nécessaires, a déclaré le Président de Tata Motors...

Avec une perte évaluée fin mars à 281 millions de livres (330 millions d'euros) pour les deux marques Anglaises, la politique envisagée par Ratan Tata, dont la mise en œuvre a été confiée à deux cabinets de consultants en stratégie, présente tous les signes de l'euphémisme.

Entre octobre 2008 et mars 2009, les ventes de Jaguar ont baissé de 20% et celles de Land Rover se sont littéralement effondrées de plus de 50%.

Le groupe fondé en 1945 par Jamshetji Tata a quant à lui enregistré un déficit de 517 milliards de dollars sur son exercice clos fin mai, sa première perte consolidée des sept dernières années.

Et Tata Motors a d'ores et déjà repoussé d'un an et demi le remboursement final de son emprunt de 1 milliard de dollars, destiné à acquérir les prestigieuses marques.

Parmi les solutions pressenties, 300 suppressions d'emplois devraient s'ajouter aux 2.200 déjà effectuées depuis septembre, et la production de Jaguar X-Type sera sans doute interrompue.

« Je suis convaincu que dans quelques années nous considérerons l'acquisition de Jaguar Land Rover comme une opération stratégique très profitable », a malgré tout estimé Ratan Tata dans un regain d'optimisme.