Philip Green choisi pour auditer les finances publiques britanniques
Mélange des genres ou "the right man in the right place" ? La décision du Premier ministre britannique, David Cameron, de commander à Philip Green un rapport sur les finances publiques du Royaume a fait l'effet d'une bombe de l'autre côté de la Manche. Il est vrai que notre milliardaire n'est pas forcément connu pour sa sobriété…
Mais David Cameron, à la tête de la coalition conservateurs-libéraux démocrates outre-Manche, n'en a cure. En faisant appel au monde des affaires pour auditer les comptes du pays, il tente un pari audacieux en terme d'image. Mais pas seulement : il s'est engagé à économiser 6,2 milliards de livres en 2010, et dans cette optique Philip Green devra proposer de nouvelles mesures d'économies, sachant que le pays a 155 milliards de livres de déficit public.
La compétence de notre baron de 58 ans n'est pas en cause : parti de rien, il a réussi à devenir le numéro un de l'habillement en Grande-Bretagne, avec des enseignes aussi prestigieuses que Topshop, Burton ou Dorothy Perkins. A la tête de la sixième fortune du pays, estimée à 4 milliards de livres, son groupe emploie 45 000 personnes et a payé 400 millions de livres d'impôts sur les 5 dernières années.
Non, ce qui chiffonne l'opinion publique concerne plutôt son épouse, Tina. En 2005, cette dernière a perçu un dividende de 1,2 milliard de livres en qualité de propriétaire nominal d'Arcadia. Parce qu'elle habite officiellement à Monaco, elle n'a en outre pas eu à payer quelque 300 millions de livres au titre de l'impôt sur la fortune.
Effectivement ces révélations font quelque peu tâche, mais Sir Philip Green assure que l'évasion fiscale ne peut être avérée car sa famille ne réside pas au Royaume-Uni. Et la pression des indélicats tabloïds anglais, il connait et s'en amuse. Amateur de jeux de casino et philanthrope reconnu, son parcours parle pour lui. Il rendra son très attendu rapport en octobre.