En s'emparant d'Absolut (91 millions de caisses vendues chaque année), Pernod Ricard talonne désormais de près son rival Diageo (93 millions de caisses). Le groupe de Patrick Ricard voit se dégager l'incontournable marché américain avec en prime une marque de renommée internationale.

Surtout, Pernod Ricard élargit sa gamme à une boisson qu'il ne distribuait jusqu'ici que via la marque russe Stolichnaya, dont il va par ailleurs se délester. Une jolie acquisition à mettre au profit de Patrick Ricard, qui laissera son fauteuil à son dauphin Pierre Pringuet en fin d'année.

Une dette représentant 6 fois l'Ebitda
En dépit d'importantes synergies attendues (entre 125 et 150 millions d'euros par an), le prix payé par le groupe français est considéré comme élevé. Le titre Pernod Ricard a d'ailleurs cédé 4,30% au lendemain de l'annonce.

Les 5,6 milliards d'euros que déboursera le groupe seront financés par une dette contractée auprès d'un pool bancaire comprenant notamment BNP Paribas, Calyon, la Société Générale et Natixis. Le groupe va lancer un crédit syndiqué de 12 milliards d'euros qui servira, outre l'acquisition d'Absolut, à refinancer sa dette existante. Celle-ci représente désormais six fois son Ebitda, contre cinq fois auparavant.

Les réactions n'ont pas tardé : Fitch a abaissé sa note sur la dette à long terme de Pernod Ricard de « BBB- » à « BB+ », l'assortissant d'une perspective négative. De leur côté, S&P et Fitch envisagent d'abaisser à leur tout leurs notes sur le groupe de spiritueux français.