Ils ont beau habiter tous les deux dans la même maison avec leur mère, à Bombay, cela n'empêche pas la fratrie Ambani de se déchirer. Cette fois ci, c'est la Cour suprême indienne qui a arbitré leur différend et rendu un avis favorable à Mukesh Ambani contre son frère Anil Ambani.

L'objet de cette querelle ? Un contrat gazier. Anil demandait que soit honoré un accord de 2005 qui permettait à sa société d'acheter, pendant 17 ans, à un prix inférieur de 44% à celui fixé par le gouvernement, du gaz issu d'un champ appartenant à son frère Mukesh, sur la côte est de l'Inde. Ce dernier voulait voir ce contrat annulé et exiger le prix de son choix.

La Cour lui a donné raison : il pourra fixer le prix de son gaz, après une renégociation du contrat « dans un délai de 6 à 8 semaines, en accord avec les règles du gouvernement ». « C'est du gagnant-gagnant pour Mukesh et le gouvernement », souligne le journal Times of India. Mukesh, avec l'argent pris à son frère, pourra développer d'autres champs gaziers, tandis que l'Etat pourra soutirer davantage d'impôts à Anil sur l'achat de gaz.

Mukesh, dans un communiqué, a souhaité que ce jugement entraine « l'arrêt définitif des incessantes distorsions entre les faits et les allégations malveillantes » portées par la société de son frère. Ambiance…

Un petit rappel des faits s'impose. En 2005, suite au décès en 2002 de leur père, Dhirubhai, une séparation des actifs du conglomérat qu'il avait bâti, Reliance, est actée. Mukesh prend le fleuron de la société, la pétrochimie ainsi que la grande distribution et la pharmacie (Reliance Industries), tandis qu'Anil prend le contrôle des activités télécoms, énergie et finances (Reliance Natural Resources).

Depuis, chacun tente de tailler des croupières à l'autre, sans que, soi disant, leur fraternelle amitié en souffre. « Les affaires sont les affaires », répètent-ils en coeur. On doute toutefois que les repas du dimanche se déroulent dans la plus parfaite cordialité !