Sur les trois premiers mois de l'année, le troisième groupe publicitaire mondial a fait état d'un chiffre d'affaires de 1,563 milliard d'euros, en hausse de 7,6% sur un an. Il fait ressortir une croissance organique de 1,3% après +3,9% au quatrième trimestre 2012.

L'activité du premier trimestre a notamment été marquée par un fort ralentissement en Europe, où le groupe a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 6,5% en données organiques.

"On s'attendait à un mauvais trimestre en Europe, on est un peu plus (en dessous) que ce que nous attendions en raison de la faiblesse des lancements et de certaines opérations", a déclaré le président du directoire de Publicis Maurice Lévy lors d'une conférence de presse.

"C'est donc assez préoccupant, avec des chutes à deux décimales de tout ce qui est au sud de la Belgique", a-t-il ajouté.

En France, l'activité a chuté de 11% en données organiques, a précisé Maurice Lévy.

"Il ne faut pas s'inquiéter outre mesure de ce chiffre qui est assez spectaculaire, ça correspond en partie à des effets de base et je pense que sur l'ensemble de l'année, le chiffre en France sera plutôt négatif de l'ordre de 4% à 5%", a-t-il nuancé.

Pour l'Europe, Publicis s'attend à ce que son chiffre d'affaires en données organiques soit "plutôt négatif" cette année, mais dans une proportion moindre que celle enregistrée au premier trimestre, le groupe tablant sur une amélioration au second semestre.

En Bourse, l'action Publicis chute de 5,8% à 51,22 euros à 17h10, plus forte baisse de l'indice CAC 40 (-0,79%). Les annonces de Publicis, qui étaient initialement prévues après la clôture du marché, ont été diffusées avant l'heure, via une présentation sur le site internet du groupe. Le chiffre d'affaires a ensuite été diffusé officiellement par le groupe.

Dans une note, les analystes d'UBS ont jugé "décevante" la performance du groupe au premier trimestre. Ils tablaient pour leur part sur une croissance organique de 2,9%.

"Nous nous attendions à ce que la région (Europe) affiche un chiffre faible, mais pas aussi faible que -6,5%", ajoute UBS.

DYNAMISME AUX ÉTATS-UNIS

De leur côté, les analystes de Bernstein ont également relevé des performances trimestrielles inférieures à leurs attentes, mais estiment que le premier trimestre ne devrait pas être représentatif de l'ensemble de l'année.

"Nous ne pensons pas que ce trimestre devrait causer des inquiétudes excessives", écrivent-ils dans une note, soulignant notamment un effet de base défavorable et la confirmation par le groupe de ses objectifs annuels.

Pour 2013, Publicis s'attend à une croissance organique comprise entre 3,2% et 3,6% en 2013, contre 2,9% en 2012 et une croissance d'environ 3% attendue pour les agences à l'échelle mondiale.

Publicis a également confirmé s'attendre à "une légère amélioration" de sa marge opérationnelle, comme annoncé lors de la publication de ses résultats 2012.

Les analystes d'UBS s'attendent à ce que le groupe apporte des précisions sur la façon dont il compte atteindre ses objectifs de marge à long terme lors de sa réunion investisseurs prévue le 23 avril.

"Nous avons le sentiment que nous allons faire nos objectifs sans trop de soucis. Nous avons un 'pipeline' de 'new business' très solide, une croissance du numérique qui s'est révélée être à 8,5%, une bonne croissance aussi des pays émergents", a d'ores et déjà déclaré Maurice Lévy.

"Il est très important d'engranger du new business tôt dans l'année parce que vous allez avoir l'effet de ce new business qui va se produire à partir de mi-juin puis surtout à partir de juillet."

Le niveau de nouvelles affaires a atteint 2,1 milliards de dollars au premier trimestre.

La croissance organique dans les pays émergents, qui pèsent pour 23,9% du chiffre d'affaires, est ressortie à 5,5% au premier trimestre. En Amérique du Nord (50% des revenus), elle atteint 4,4%.

"Les Etats-Unis continuent de se porter très bien et on sent une consolidation et une certaine fermeté de la croissance", a indiqué Maurice Lévy.

Le groupe a aussi renforcé sa présence dans le numérique, qui a représenté 37% de l'activité au premier trimestre, contre 33% en 2012.

"Nous avons un programme d'investissements ciblés qui va se dérouler sur les cinq ans sur ces deux segments (les émergents et le numérique), donc attendez-vous à entendre encore parler d'acquisitions dans les pays émergents et le numérique", a déclaré Maurice Lévy.

Le président du directoire de Publicis a indiqué que des négociations étaient actuellement en cours pour des acquisitions, notamment en Inde, et a confirmé qu'il consacrerait cette année à sa croissance externe une enveloppe comprise entre 500 millions et 600 millions d'euros.

Le groupe ambitionne de réaliser d'ici cinq ans 75% de ses revenus dans les marchés à forte croissance.

Edité par Jean-Michel Bélot

par Blandine Hénault