Auparavant réservé aux seuls détenteurs des droits de propriété, l'achat d'une marque sur AdWords est désormais ouvert à tous. En résumé, et à partir du 14 septembre en France, si vous commercialisez des petits pois de marque X, vous pourrez acheter le nom de la marque de votre concurrent Y.

Ainsi, quand l'internaute cherchera sur Google où s'acheter ses petits pois Y, il verra apparaitre en tête de page les liens vers votre produit, X. On imagine assez bien la cacophonie que cela pourrait déclencher...

Pour limiter les dégâts, Google a prévu un « formulaire de plainte » que l'entreprise qui s'estime spoliée pourra transmettre au moteur de recherche. Mais alors, ce sera Google qui prendra la décision de retirer – ou non – la publicité incriminée.

Pour la firme de Larry Page, le but affiché n'est bien sûr pas de faire exploser les règles de propriété intellectuelle. Au contraire, il s'agit d'améliorer le service rendu au client. Dans Les Echos (05/08), Sébastien Badault, directeur de la stratégie commerciale de Google France, explique que cette nouvelle possibilité ne s'adresse pas aux concurrents d'une marque, mais plutôt aux distributeurs.

"Un internaute qui cherche à acheter un appareil photo peut trouver utile d'être dirigé à la fois vers le site de la marque de cet appareil, mais aussi vers le site de Pixmania, par exemple, où il pourra l'acheter", explique-t-il.

Le sujet est particulièrement sensible pour Google. Début juillet, le groupe a été blanchi, en cassation, des accusations de LVMH sur l'usage illégal de sa marque. La justice a alors estimé que les concurrents indélicats pouvaient être poursuivis le cas échéant, mais que la responsabilité de Google n'était pas engagée.

Toutefois, le jugement précisait que le moteur de recherche pourrait être poursuivi si son "rôle actif" dans l'infraction était démontré. Or, quand il décidera de donner suite ou non à un formulaire de plainte, comment Google pourrait-il prétendre ne pas avoir joué de "rôle actif" en cas de procès ?

Quoi qu'il en soit, ces petites finasseries nous promettent quelques heures d'amusement sans fin pour les avocats d'affaires...