Selon des sources relayées par Reuters, l'introduction en Bourse d'AB Sciences serait prévue pour le mois de mars et consisterait en un placement de 50 millions d'euros, la moitié sous la forme d'une augmentation de capital. La Société Générale aurait été désignée chef de file pour cette opération, avec Fortis comme co-arrangeur.

Les analystes financiers sont invités à une réunion de présentation mercredi 10 février. Cette IPO serait la première en France depuis la mi-2008 dans le secteur des biotechnologies.

Les perspectives de cette biotech, présente dans la santé humaine et animale, seraient prometteuses : AB Sciences a déjà obtenu le feu vert des autorités européennes pour un anticancéreux canin, et attend l'aval des autorités américaines ; côté médecine humaine, plusieurs produits en dernière phase d'essais cliniques sont dans les tuyaux, dont un traitement susceptible de traiter une maladie orpheline pouvant causer allergies et cancers.

Des actionnaires discrets mais avisés...
AB Sciences est une société créée en 2001 par Alain Moussy, ancien patron des fusions-acquisitions chez Carrefour. Le petit monde de la grande distribution serait bien représenté, avec la présence discrète de deux actionnaires de poids : Jean-Charles Naouri, patron de Casino, et la famille Mulliez, première fortune de France et propriétaire du groupe Auchan.

Comme toutes les biotechs, AB Sciences essuie des pertes avant d'espérer gagner de l'argent, en raison de lourds investissements nécessaires dans la phase de recherche. Mais le secteur des médicaments d'origine biologique est particulièrement convoité : par les « big pharmas » d'une part, en quête de nouveaux leviers de croissance pour faire face à la perte de nombreux brevets, mais aussi par les investisseurs, bien conscients du potentiel des biotechs encore indépendantes. A la revente, ces dernières procurent en effet immanquablement des marges confortables aux heureux détenteurs du capital.

Et de cela, des investisseurs avisés comme Jean-Charles Naouri et les Mulliez sont bien conscients, même si leur cœur de métier apparait bien éloigné...