(Actualisation: déclarations de la directrice générale par intérim sur le plan d'économies et les discussions sur le prêt garanti par l'Etat, réaction en Bourse, commentaire d'analystes)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile Renault a annoncé jeudi une lourde chute de ses revenus au premier trimestre, plombés par la baisse des ventes liée à la crise sanitaire, et confirmé qu'il comptait livrer en mai son plan d'économies de 2 milliards d'euros.

Ce plan de réduction des coûts sur trois ans sera présenté "dans la seconde partie du mois du mai si les circonstances le permettent", a déclaré la directrice générale par intérim du groupe, Clotilde Delbos, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Ce plan d'économies est attendu fermement par les investisseurs. "Nous pensons que Renault, indépendamment du retour de la demande dans les prochains mois, doit prendre des mesures structurelles de réduction des coûts" pour améliorer son activité, écrivent jeudi les analystes de JPMorgan Cazenove.

Clotilde Delbos a également assuré que ce plan d'économies n'était en rien lié aux discussions que mène actuellement le groupe au losange avec le gouvernement français pour obtenir un prêt garanti par l'Etat (PGE). La directrice générale par intérim a expliqué que la seule condition pour bénéficier de ce dispositif mis en place par l'Etat français était de renoncer au dividende, ce qui est le cas de Renault. Le groupe au losange avait décidé de supprimer le 10 avril dernier son dividende au titre de 2019.

Clotilde Delbos a indiqué qu'il était "difficile" de savoir si ce PGE pourrait être mis en place avant la présentation du programme de réduction des coûts du groupe, se déclarant toutefois "confiante" sur ce point. La dirigeante a également expliqué que ce PGE, qui pourra atteindre "plusieurs milliards d'euros", constituait "un filet de sécurité" pour le constructeur, "ni plus ni moins".

Un impact de la crise encore impossible à évaluer

Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires de Renault s'est inscrit à 10,13 milliards d'euros, contre 12,53 milliards d'euros pour la période correspondante de 2019, soit une chute de 19,2% en données publiées. A taux de change et périmètre constants, la baisse du chiffre d'affaires s'établit à 18,3%.

Le chiffre d'affaires de la seule division automobile, hors AvtoVaz, s'est établi à 8,6 milliards d'euros, en repli de 21,3%. Cette chute s'explique essentiellement par la baisse des volumes, a indiqué Renault dont les ventes mondiales se sont effondrées de 25,9% à 672.962 unités au premier trimestre.

A la mi-journée à la Bourse de Paris, le titre Renault gagnait 1,9% à 16,13 euros à la suite de ces annonces.

En raison de la pandémie de coronavirus, Renault a été contraint de mettre à l'arrêt en mars la totalité de ses usines dans le monde, à l'exception de celles situées en Chine et en Corée du Sud. Mercredi, l'industriel a annoncé la reprise progressive de ses activités de production en France à partir de cette semaine.

Renault, qui avait suspendu en mars ses objectifs 2020, a déclaré jeudi qu'il lui était actuellement impossible d'évaluer l'impact de la crise sur ses résultats. "Le groupe Renault communiquera une nouvelle guidance dès qu'il estimera être en mesure de le faire", a affirmé la société dans un communiqué.

Le groupe au losange doit aussi présenter le mois prochain avec ses partenaires japonais Nissan et Mitsubishi la stratégie de leur Alliance pour les prochaines années.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH - VLV

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