par Julie Steenhuysen

WASHINGTON, 24 juillet (Reuters) - La lutte contre le sida a progressé dans le monde mais il est prématuré d'estimer que l'épidémie est enrayée, estime Bill Gates dans une interview accordée lundi à Reuters en marge de la 19e conférence internationale sur la maladie.

Les statistiques diffusées la semaine dernière par les Nations unies ont révélé que la maladie avait causé 1,7 million de décès l'an passé contre 1,8 million en 2010.

Mais cette légère amélioration ne doit pas masquer le fait que le sida continue de tuer. "La fin (de l'épidémie) est-elle en vue ? Non. Disposons-nous des outils qui y mettront fin ? Non", a déclaré Bill Gates.

La fondation crée par le cofondateur de Microsoft et son épouse, Melinda, s'est fortement impliquée dans la lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida.

Bill Gates s'inquiète notamment des conséquences des difficultés économiques que traversent les pays les plus riches, qui sont aussi les principaux bailleurs de fonds pour la recherche contre le sida et le financement des médicaments dont les séropositifs et les malades ont besoin.

Il estime donc qu'il faut faire en sorte que le sida demeure une priorité des bailleurs de fonds "en dépit des difficultés du moment".

D'après le rapport préparé par l'Onu pour la conférence de Washington, le financement de la prévention et des traitements a représenté 16,8 milliards de dollars l'an dernier, dont près de la moitié (8,2 mds) assuré par les pays et organisations du monde développé - la contribution des Etats-Unis est de l'ordre de 4 milliards de dollars.

Mais les pays pauvres ou à revenus intermédiaires assument une part de plus en plus importante de ce financement. Avec 8,6 milliards de dollars l'an passé, leur contribution a dépassé pour la première fois celle des pays riches.

De son côté, la fondation Bill and Melinda Gates a consacré à la lutte contre le VIH-sida un total de 2,5 milliards de dollars de subventions et promis 1,4 milliard supplémentaire au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

La destination principale des subventions de la fondation va au financement des recherches d'un vaccin contre le VIH. (Henri-Pierre André pour le service français)