Le numéro un mondial du luxe a été contraint comme beaucoup de ses concurrents, notamment Kering, propriétaire de Gucci, de fermer temporairement des magasins sur des marchés clés après l'apparition en Chine du nouveau coronavirus à la fin de l'année dernière et sa propagation en l'Europe puis aux États-Unis.

Le groupe a également interrompu la production sur des sites clés, notamment en France, où il fabrique l'essentiel de ses sacs à main Vuitton, bien qu'il ait adapté certains de ses ateliers afin de produire des masques et du gel hydroalcoolique.

Le numéro un mondial du luxe, qui avait indiqué fin mars s'attendre à une contraction comprise entre 10 et 20% au cours de trois premiers mois de l'année, a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 10,6 milliards d'euros, en baisse de 15% en données publiées.

En données organiques, c'est-à-dire à changes et périmètre constants, le recul atteint 17%.

"Grâce à l?engagement de tous, et à la force de ses marques, le groupe LVMH témoigne d?une bonne capacité de résistance face à cette crise qui frappe le monde", a commenté son PDG, Bernard Arnault.

ENVOLÉE DES VENTES EN LIGNE

Dans sa division clé de la mode et de la maroquinerie, qui compte d'autres marques comme Christian Dior, les ventes ont résisté un peu mieux que certains analystes ne l'avaient prévu, avec un recul de 10% à périmètre constant par rapport à l'année précédente. Le groupe a précise que les ventes en ligne avaient en revanche augmenté.

LVMH a annoncé également que Bernard Arnault, avait renoncé à sa rémunération pour les mois d?avril et de mai 2020 ainsi qu?à toute rémunération variable au titre de l?année 2020. D'autres membres de la direction - comme sa fille Delphine Arnault, l'une des responsables de Vuitton - ont fait de même.

Le groupe a également annoncé qu'il réduirait de 30% son dividende proposé par rapport aux résultats de 2019, à 4,80 euros par action.

Il s'est par ailleurs engagé à réduire ses coûts, notamment en utilisant le levier des loyers qu'il compte renégocier à la baisse.

Alors que l'activité s'est redressée en Chine au cours des dernières semaines, d'autres pays, comme l'Italie et la France, devraient maintenir leurs populations confinées au moins jusqu'en mai.

Les consommateurs chinois représentent plus du tiers de tous les achats de produits de luxe, bien que beaucoup d'entre eux fassent l'essentiel de leurs emplettes lors de voyages à l'étranger.

LVMH a par ailleurs indiqué avoir constaté une envolée de ses ventes en ligne et espérer une reprise d'ensemble à partir de mai ou de juin.

(Silvia Aoilsi et Sarah White, version française Jean-Michel Bélot, édité par Jean-Philippe Lefief)