Les obligations françaises ont retrouvé leur calme jeudi, soutenues par l’espoir d’un compromis politique permettant d’éviter des élections législatives anticipées. Après plusieurs jours de tensions, les discussions menées par le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu ont contribué à apaiser les marchés, tandis que le président Emmanuel Macron a promis la nomination rapide d’un nouveau chef de gouvernement. La perspective d’une dissolution semble pour l’heure écartée, même si les inquiétudes sur la situation budgétaire du pays demeurent.
Le rendement de l’OAT à 10 ans s’est légèrement redressé de 0,2 point de base à 3,529%, après avoir reculé de 5,5 points la veille, dans un mouvement de soulagement. L’écart de taux avec le Bund allemand de même échéance s’est réduit à 82,2 points de base, contre près de 88 points en début de semaine. Les analystes de RBC Capital Markets estiment toutefois que cette détente pourrait être éphémère si aucun plan crédible de maîtrise du déficit n’est présenté. Selon Salomon Fiedler, de Berenberg, la France risque de "rester confrontée aux mêmes problèmes structurels sans une trajectoire budgétaire claire".
Sur le plan monétaire, la Banque centrale européenne adopte une position attentiste. Les minutes de sa réunion de septembre montrent qu’aucune baisse de taux n’est envisagée à court terme, malgré les incertitudes économiques et les tensions politiques dans plusieurs États membres. Le rendement allemand à deux ans, plus sensible aux anticipations de politique monétaire, a progressé à 1,997%. Les marchés n’assignent qu’une probabilité de 10% à un assouplissement d’ici la fin de l’année, la BCE jugeant les taux actuels "suffisamment robustes pour absorber les chocs" et maintenir la stabilité financière dans la zone euro.


















