La vigueur des investissements des entreprises devrait compenser la faiblesse de la consommation et du commerce mondial, permettant à l'économie américaine de croître à un rythme proche de sa tendance, selon une enquête de la National Association for Business Economics (NABE). Toutefois, la progression limitée de l'emploi, la montée du chômage et une inflation plus tenace assombrissent les perspectives.
Les nouveaux droits de douane sur les importations instaurés par l'administration Trump continuent de peser sur la performance économique, conclut l'enquête. Plus de 60 % des 40 économistes interrogés estiment que ces taxes réduiront la croissance économique jusqu'à un demi-point de pourcentage, les importations et les exportations reculant et les prix à la consommation augmentant en conséquence. Aucun des sondés ne prévoit que les tarifs douaniers stimuleront la croissance.
Cependant, la dernière édition de l'enquête trimestrielle de la NABE, publiée lundi à l'occasion de la réunion annuelle du groupe, révise à la hausse les prévisions les plus pessimistes formulées plus tôt dans l'année, alors que les craintes liées à l'impact économique des droits de douane et à un éventuel conflit commercial généralisé étaient à leur apogée.
La prévision médiane table désormais sur une croissance de l'économie de 1,8 % en 2025, soit un niveau proche de la plupart des estimations du potentiel sous-jacent, contre 1,3 % anticipé lors de l'enquête de juin.
L'inflation, mesurée selon l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle privilégié par la Réserve fédérale, devrait finir l'année à 3 %, en légère baisse par rapport aux 3,1 % projetés en juin. Toutefois, elle ne devrait reculer qu'à 2,5 % en 2026, contre 2,3 % prévu lors de l'enquête de juin, signalant un retour plus lent vers l'objectif de 2 % de la Fed.
Le taux de chômage, quant à lui, devrait augmenter l'an prochain, mais moins que redouté en juin, atteignant 4,5 % contre 4,7 % dans la précédente enquête.
La Fed devrait réduire ses taux d'intérêt, mais à un rythme légèrement plus lent que ce qu'anticipent les investisseurs. Une seule baisse supplémentaire est attendue cette année, contre deux baisses d'un quart de point actuellement intégrées dans les contrats indexés sur le taux directeur de la banque centrale.
L'enquête met en lumière l'une des énigmes auxquelles sont confrontés les responsables de la Fed : une croissance du PIB qui surprend à la hausse, alors que la progression de l'emploi demeure atone.
Les économistes interrogés par la NABE tablent par exemple sur une création moyenne de seulement 29 000 emplois par mois pour le reste de l'année, avec une « reprise limitée et progressive » à environ 75 000 l'an prochain, un chiffre inférieur aux 97 000 prévus en juin.
Les investissements des entreprises, stimulés par l'essor des capacités informatiques et de l'intelligence artificielle, pourraient expliquer en partie ce décalage.
Les investissements anticipés « se sont nettement améliorés », selon la dernière enquête, avec une croissance attendue de 3,8 % cette année contre 1,6 % en juin, et une poursuite de l'expansion à un rythme de 1,7 % l'an prochain contre 0,9 % anticipé précédemment.
Le secteur du logement reste toutefois morose : l'investissement résidentiel devrait se contracter de 1,6 % cette année, contre une croissance modeste de 0,5 % prévue en juin, et la hausse attendue l'an prochain reste inférieure à 1 %. (Rapport de Howard Schneider ; Montage : Andrea Ricci)




















