Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales ralentissent l'allure jeudi, en restant proches de leurs sommets, alors que la demande pour les valeurs refuge a fait grimper l'argent à un plus haut historique et redonné de la vigueur au dollar.

Dans un contexte d'incertitudes économiques et géopolitiques, l'argent a dépassé les 50 dollars l'once, retrouvant des sommets qu'il n'avait plus connus depuis 1980, selon l'agence Bloomberg.

Dans la foulée du record de l'or mercredi, à plus de 4000 dollars, l'once d'argent, soit 31,1 g de ce métal précieux également utilisé dans l'industrie, a grimpé jusqu'à 51,2350 dollars jeudi. Vers 16H30 GMT, l'argent valait 49,8260 dollars l'once, en hausse de 1,92% par rapport à la veille.

Interrogé par l'AFP, John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank, y voit "un effet de rattrapage" de l'argent après les importants gains de l'or.

Le dénominateur commun de ces deux métaux? Une hausse des prix "alimentée par l'incertitude macroéconomique, la faiblesse du dollar et la demande persistante pour des actifs tangibles", a résumé Fawad Razaqzada, analyste de City Index.

Sur le marché des changes, le dollar se raffermit nettement par rapport à l'euro. La devise européenne cédait 0,60%, à 1,1558 dollar pour un euro, vers 16H30 GMT, passant sous la barre de 1,16 dollar pour la première fois depuis deux mois.

Du côté des actions, à New York, après des sommets la veille et des craintes de formation de bulles, formulées par la Banque d'Angleterre, le Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 0,24% et l'indice élargi S&P 500 se repliait de 0,41% vers 16H30 GMT. Le Dow Jones cédait 0,30%.

En Europe, à la clôture, la Bourse de Francfort a grappillé 0,06% après un nouveau sommet en séance.

"L'indice boursier allemand poursuit ainsi sa course vers de nouveaux records. Bon nombre des facteurs négatifs, tels que la situation politique en France, le conflit à Gaza et la conjoncture économique en Chine, semblent se résorber", a commenté Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Londres a glissé de 0,41%, mais restait proche de son sommet historique en séance et en clôture, atteint la veille.

La Bourse de Milan a chuté de 1,59%, lestée notamment par la dégringolade du titre Ferrari après la publication d'un plan stratégique 2030 jugé trop prudent.

Peu après la présentation de la première Ferrari électrique et du plan stratégique du constructeur automobile italien, l'action de la société a subi sa pire chute depuis son entrée en Bourse à Milan en 2016, selon la place italienne. Le titre s'est écroulé de 15,41%, à 354 euros, avant de réduire ses pertes.

La Bourse de Paris a conclu, elle, en très léger repli à l'issue d'une séance calme, alors que la situation politique en France se détend et que les investisseurs vont se focaliser sur les résultats de sociétés américaines. L'indice vedette CAC 40 a cédé 0,23%, à 8.041,36 points (-18,77 points).

HSBC a bousculé Londres

Le géant bancaire HSBC, dont Hang Seng Bank est une filiale, reculait, après avoir annoncé sa décision de complètement sortir cette dernière de la cote en rachetant ses titres à un prix supérieur d'environ 30% au dernier cours de clôture.

A Londres, siège du groupe, le titre HSBC a perdu 5,38%, mettant la Bourse londonienne sous pression, "notamment parce que la banque a indiqué qu'elle suspendrait ses rachats d'actions pour les trois prochains trimestres afin de préserver ses capitaux durant l'intégration de l'acquisition", a expliqué Steve Clayton, responsable des fonds actions Hargreaves Lansdown.

Nvidia toujours plus haut

L'action du groupe californien Nvidia, concepteur des processeurs graphiques nécessaires à l'intelligence artificielle, a atteint un plus haut en séance à 195,30 dollars, faisant grimper le montant de sa capitalisation boursière à plus de 4.500 milliards de dollars.

Vers 16H46 GMT, son titre progressait de 2,44% à 193,71 dollars.

Cessez-le-feu à Gaza: le pétrole baisse

Israël et le Hamas sont parvenus jeudi à un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et à une libération d'otages après de fortes pressions du président américain Donald Trump, une étape majeure visant à mettre fin à deux ans de guerre destructrice dans le territoire palestinien.

Vers 16H10 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 0,93% à 65,63 dollars et celui de son équivalent américain, le WTI, reculait de 0,95% à 61,95 dollars.

afp/ib