Paris (awp/afp) - Un climat d'attentisme s'est installé sur les marchés financiers vendredi, avant les résultats d'entreprises du troisième trimestre, dont les banques américaines donneront le véritable coup d'envoi la semaine prochaine.
A Wall Street, les contrats à terme sur les principaux indices boursiers laissaient présager d'une ouverture en légère hausse d'environ 0,10%.
En Europe, les Bourses étaient atones: vers 14H00, Francfort était stable (-0,05%), tout comme Londres (-0,01%) et Paris (+0,02%), attendant la nomination d'un nouveau Premier ministre en France, le président Emmanuel Macron ayant promis un nom d'ici "vendredi soir". A Zurich, le SMI prenait 0,1% vers 14h25.
Les investisseurs attendent surtout "la saison des résultats qui arrive, qui sera un marquera un retour à la réalité, alors que ces dernières séances, de nombreux records ont été battu sur les marchés d'actions, à Wall Street comme en Europe, commente Derren Nathan, responsable de la recherche actions chez Hargreaves Lansdown.
L'indice MSCI World, qui regroupe plus de 1000 entreprises cotées dans une vingtaine de pays développés à travers le monde, a bondi de près de 35% depuis son dernier point bas d'avril, après les secousses provoquées par les annonces tous azimuts des droits de douane de l'administration Trump aux Etats-Unis.
Dans ces gains, "l'intelligence artificielle (IA) est omniprésente", mais ils ne s'explique pas "uniquement par le secteur technologique", commentent les économistes de J. Safra Sarasin dans une note.
"Les valeurs industrielles ont bondi grâce à la hausse de la demande de turbines à gaz, tandis que les matériaux ont bénéficié du rebond des matières premières. Certaines branches du secteur technologique jusqu'ici délaissées, comme les fabricants de puces mémoire ou de disques durs, se retrouvent soudainement sous les projecteurs, l'IA devant entraîner une hausse exponentielle de la demande en capacité de stockage de données", ont-ils poursuivi.
Dans un environnement de marché aussi marqué par la cherté des actions, en particulier celles du secteur technologique américain, les investisseurs estiment qu'outre les résultats financiers, "les commentaires sur les perspectives à court et à plus long terme seront plus importants que jamais", estime Derren Nathan.
"Une croissance moyenne du bénéfice par action de 8% est attendue pour les grandes capitalisations américaines, une anticipation de marché alimentée par un nombre record de révisions à la hausse des prévisions" au cours du trimestre, a-t-il ajouté.
En toile de fond, la paralysie budgétaire américaine ("shutdown") entre dans son dixième jour et en conséquence, la publication de nombreuses données économiques, qui dépendent d'organismes fédéraux, sont suspendues, laissant les investisseurs sans grande visibilité sur l'état de santé de la première économie mondiale.
"À ce stade, aucun compromis ne semble se dessiner entre Républicains et Démocrates, et les espoirs d'une résolution rapide continuent de diminuer", ont noté les économistes de Deutsche Bank, rappelant que le dernier blocage budgétaire aux Etats-Unis, en 2018-2019, avait duré un record de 35 jours".
A l'agenda de la séance, les investisseurs se tourneront vers la publication de l'indice sur la confiance des consommateurs pour le mois d'octobre, publié par l'Université du Michigan à 16H00.
Stellantis confiant
Le constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Chrysler) a fait état vendredi d'une hausse de 13% des véhicules livrés au troisième trimestre sur un an. Cette croissance est tirée notamment par les Etats-Unis, où les livraisons ont bondi de 35%, mais l'Europe élargie, le Moyen-Orient et l'Afrique ont également vu les livraisons grimper.
Le titre grimpait de 0,32% à 9,26 euros à Paris.
Le pétrole en repli, l'or et l'argent avancent
Les cours du pétrole reculent après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, qui diminue le risque géopolitique au Moyen-Orient.
Vers 14H00, le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 1,29% à 64,38 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, lâchait 1,32% à 60,70 dollars.
L'or progressait de 0,27% à 3987,52 dollars l'once et l'argent bondissait de 3,54% à 51,03 dollars.
Le bitcoin reculait en revanche de 1,69% à 121'700 dollars.
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