La démission de Sébastien Lecornu, éphémère Premier ministre français (26 jours), a envoyé l'indice boursier parisien au tapis lundi 6 octobre 2025. Le CAC 40 lâchait 2% peu après l'annonce. Les banques étaient en première ligne, avec des baisses de 4 à 5% pour Société Générale, Crédit Agricole et BNP Paribas.

Le spread entre le coût de la dette française et de la dette allemande est monté à 87 points (+7,5%). L'euro a lourdement chuté à 1,1667 USD.

Ces mécanismes sont assez classiques. En cas d'instabilité politique accrue, comme c'est actuellement le cas en France, la prime de risque augmente et le pays devient moins attractif. Les investisseurs détestent l'incertitude.

En matière économique, le manque de visibilité pousse les entreprises à reporter leurs décisions d’investissement. La confiance des ménages est érodée, ce qui pénalise la consommation. La dépense publique tourne au ralenti.

La situation est d'autant plus compliquée quand elle se transforme en impasse, comme ça a l'air d'être le cas en France. Avoir un gouvernement faible, c'est une chose. Etre ingouvernable en est une autre. Plus les remous durent, plus la crédibilité du pays souffre. Et quand une crise budgétaire latente vient s'y ajouter, la spirale de la dégradation de la notation crédit s'enclenche : plus la situation se dégrade, plus le pays paie cher son financement, plus la situation se dégrade.

C'est la raison pour laquelle les banques sont souvent les plus attaquées en bourse dans cette configuration, parce qu'elles sont en première ligne en cas de ralentissement économique : moins d'activité, des clients moins solvables et des conditions d'emprunt moins favorables.

Les valeurs à forte exposition à l'hexagone et/ou à la commande publique sont aussi pénalisées : Veolia, Engie ou Bouygues par exemple, qui baissent fort aujourd'hui. Là encore, on avait constaté le même type de réaction lors de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale en 2024.