Blue Ocean, une plateforme hors-bourse permettant la négociation d'actions américaines en dehors des horaires traditionnels, a annoncé vendredi son engagement dans les offres d'actions basées sur la blockchain, rejoignant ainsi la liste croissante des places de marché misant sur la tokenisation.
Cette initiative intervient alors que les entreprises et les gouvernements adoptent de plus en plus les actifs numériques, lesquels passent de la périphérie de la finance à une allocation clé dans les portefeuilles et constituent désormais une composante essentielle de l'écosystème de négociation.
La tokenisation désigne le processus qui consiste à transformer des actifs financiers - tels que dépôts bancaires, actions, obligations, fonds ou encore immobilier - en actifs reposant sur la blockchain.
Ces « tokens » peuvent ensuite être conservés dans des portefeuilles numériques et échangés sur la blockchain, leur offrant ainsi des marchés ouverts 24 heures sur 24.
Le mois dernier, le Nasdaq a déposé une proposition auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine visant à modifier ses règles pour autoriser la négociation d'actions cotées et de produits négociés en bourse sur son marché principal, « soit sous forme traditionnelle, soit sous forme numérique ou tokenisée ».
Les limites de l'infrastructure actuelle pour la négociation nocturne ont été mises en évidence lors de la forte baisse des marchés mondiaux en août dernier, lorsque le système de négociation alternatif de Blue Ocean - qui met en relation acheteurs et vendeurs - a subi une panne en raison de contraintes de capacité.
En réaction, la société a augmenté sa capacité de plusieurs centaines de fois dans les semaines qui ont suivi.
Un système de négociation alternatif, ou ATS, exploité par Blue Ocean, entreprise privée, alimente les capacités de négociation élargies de plateformes telles que Robinhood, Schwab, Interactive Brokers et Webull.
Un ATS permet de mettre en relation acheteurs et vendeurs en dehors des bourses traditionnelles comme le New York Stock Exchange ou le Nasdaq.
Les partisans de la tokenisation estiment qu'elle peut améliorer la liquidité du système financier, en particulier pour des actifs comme l'immobilier, en les fractionnant en petits tokens numériques.
Les détracteurs, en revanche, s'interrogent sur la réelle efficacité de la blockchain par rapport aux registres électroniques et systèmes de négociation déjà utilisés sur les marchés financiers.
Les acheteurs de tokens émis par des tiers, tels que la plateforme d'échange de cryptomonnaies Kraken - qui détiennent la garde des titres -, pourraient être exposés à des risques de contrepartie, ce qui suscite des mises en garde de la part des régulateurs.



















