FRANCFORT (dpa-AFX) - Le début de mois exemplaire à la Bourse a propulsé l'indice phare Dax vers de nouveaux sommets historiques, mais cette envolée s'accompagne désormais d'incertitudes. Si le ton général reste optimiste, des prises de bénéfices ne sont pas exclues pour la semaine à venir. Les conflits commerciaux persistants, la crise politique en France et le lancement mardi aux États-Unis de la saison des résultats du troisième trimestre incitent à la prudence. Par ailleurs, dans la première économie mondiale, l'activité gouvernementale demeure largement paralysée et le Sénat ne se réunira à nouveau que mardi.
« L'insouciance manifeste sur le marché allemand des actions ne doit pas masquer la persistance de risques structurels », avertit l'expert de marché Timo Emden. Une pause semble d'ailleurs « plus que nécessaire ». À la Landesbank Baden-Württemberg (LBBW), on souligne également que « les feux ne sont pas encore au vert pour un rallye de fin d'année ». L'établissement met en garde, en particulier, contre une possible prolongation du blocage budgétaire aux États-Unis. Si par le passé, cette situation n'a pas provoqué de panique et l'économie a toujours surmonté les périodes de paralysie gouvernementale, la donne pourrait être différente cette fois-ci. Il s'agit en effet de l'un des derniers leviers de pouvoir permettant aux Démocrates de tenter de freiner la transformation des États-Unis en direction de l'autocratie, telle que voulue par l'administration Trump.
Faute de crédits votés, les affaires de l'État dans la première économie mondiale fonctionnent en mode dégradé depuis près de deux semaines. Aucun nouvel indicateur conjoncturel n'a été publié par les instituts statistiques depuis lors.
Cette situation alimente certes les espoirs de baisse des taux, d'autant que les chiffres de l'emploi pour septembre publiés par le prestataire privé ADP se sont révélés étonnamment faibles. Toutefois, l'absence actuelle de données officielles du gouvernement est jugée problématique. « C'est justement maintenant que la Réserve fédérale américaine (Fed) examinerait ces chiffres à la loupe pour pouvoir réagir à temps si nécessaire », souligne Martin Roth, analyste chez Commerzbank.
Pour la semaine à venir, l'évolution des prix aux États-Unis en septembre revêtirait une importance particulière. Les dernières données avaient révélé les effets inflationnistes de la politique douanière. Mais la publication prévue mercredi reste incertaine, tout comme la diffusion, jeudi, des chiffres du commerce de détail et des prix à la production, ainsi que, vendredi, des données sur la production industrielle.
En Allemagne, l'attention devrait surtout se porter sur l'indice ZEW des anticipations économiques, attendu mardi et qui, selon Commerzbank, pourrait de nouveau reculer.
Les développements politiques dans le voisin français, très endetté, constituent un autre test pour la solidité de l'actuelle euphorie boursière. Les marchés misent toujours sur la formation d'un nouveau gouvernement. Mais si des élections anticipées à l'Assemblée nationale, voire à la présidence, s'avéraient nécessaires dans la deuxième économie de la zone euro, des corrections marquées pourraient menacer les places européennes, Dax inclus.
Enfin, le lancement de la saison des résultats pour le troisième trimestre sera déterminant pour l'humeur des investisseurs. L'optimisme prévaut encore, notamment concernant les États-Unis. Au deuxième trimestre déjà, la majorité des entreprises américaines avaient surpris positivement et affiché des perspectives encourageantes, ce qui avait alimenté la progression des marchés.
Compte tenu des valorisations élevées, les investisseurs devraient désormais « scruter de près si la croissance des bénéfices des entreprises peut suivre le rythme », estime l'expert de Commerzbank, Martin Roth. Cela vaut tout particulièrement pour la thématique de l'intelligence artificielle (IA), précise Jochen Stanzl, chef analyste marché chez CMC Markets. Outre les attentes de baisse des taux, les plans de relance et les investissements dans la défense, c'est le boom de l'IA qui porte les marchés depuis un certain temps, sans que la plupart des experts n'y voient de bulle.
La saison des résultats américains débutera mardi avec les banques JPMorgan, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo. Mercredi, ce sera au tour de Bank of America et Morgan Stanley.
En Allemagne, le constructeur automobile Volkswagen pourrait être sous les projecteurs en début de semaine, avec une communication prévue sur l'évolution récente de ses activités. Le courtier Hypoport doit également publier des chiffres provisoires lundi. Jeudi, la journée des marchés de capitaux de Merck & Co et la conférence de presse de Munich Re devraient retenir l'attention. Sartorius doit par ailleurs présenter ses résultats du troisième trimestre.
--- Par Claudia Müller, dpa-AFX ---
















