L'inflation annuelle au détail en Inde a ralenti pour atteindre un niveau historiquement bas de 1,54% en septembre, selon les données officielles publiées lundi, portée par la baisse des prix alimentaires. Cette accalmie laisse une marge de manouvre à la banque centrale pour envisager une nouvelle réduction des taux lors de sa réunion de décembre.
L'inflation au détail est inférieure à la prévision du sondage Reuters, qui tablait sur 1,7%, et constitue le taux le plus bas depuis juin 2017, où il s'établissait à 1,46%.
En août, l'inflation atteignait 2,07%.
Ce chiffre tombe également pour la deuxième fois en trois mois sous la fourchette de tolérance de 2%-6% fixée par la Reserve Bank of India (RBI). Elle était déjà passée sous la barre des 2% en juillet.
La RBI a pour mission de ne pas laisser l'inflation dépasser cette plage de 2%-6% pendant plus de trois trimestres consécutifs.
La banque centrale devrait abaisser ses taux d'intérêt de 25 points de base lors de l'examen de décembre, estime Aditi Nayar, chef économiste chez ICRA, précisant que le calendrier des baisses de taux dépendra de la transmission des précédentes réductions et des effets sur la croissance des baisses d'impôts et des droits de douane américains.
La RBI a déjà abaissé ses taux d'intérêt de 100 points de base depuis le début de l'année. Elle a maintenu son taux directeur à 5,5% lors de la réunion d'octobre, tout en indiquant qu'une baisse était envisageable en décembre.
La baisse de l'inflation en septembre s'explique principalement par un effet de base favorable et par le recul des prix des légumes, des huiles et graisses, des fruits, des légumineuses, des céréales et des oufs, selon le gouvernement.
Les prix alimentaires ont chuté de 2,28% sur un an en septembre, contre une baisse révisée de 0,64% en août. Les prix des légumes ont dégringolé de 21,38% après un repli de 15,92% le mois précédent.
Cette modération des prix alimentaires a conduit la RBI ce mois-ci à revoir à la baisse sa prévision d'inflation pour l'exercice en cours, la ramenant à 2,6% contre 3,1% auparavant.
L'inflation sous-jacente, qui exclut les produits volatils comme l'alimentation et l'énergie et reflète la demande interne, s'établissait à 4,5% en septembre, contre 4,1% en août, selon deux économistes.
La hausse des prix de l'or et des coûts du logement a contribué à la progression de l'inflation sous-jacente, précisent-ils.
Une baisse des taxes sur la consommation, entrée en vigueur le 22 septembre, devrait faire reculer l'inflation sous-jacente dès octobre, indique Madan Sabnavis, chef économiste à la Bank of Baroda.
Les États-Unis, dirigés par le président Donald Trump, ont imposé des droits de douane allant jusqu'à 50% sur les produits indiens, mais les baisses d'impôts décidées par le Premier ministre Narendra Modi, touchant des produits allant des savons aux voitures, devraient compenser l'impact sur la croissance et contenir l'inflation durant la saison des fêtes de septembre à décembre.
La banque centrale a relevé ce mois-ci sa prévision de croissance économique, la faisant passer de 6,5% à 6,8%, soit le plafond de la fourchette estimée par le gouvernement (6,3%-6,8%).
À ce rythme, l'Inde continuerait d'afficher la croissance la plus rapide parmi les grandes économies mondiales.



















