L’Arabie saoudite ambitionne de s’imposer comme une puissance de l’intelligence artificielle en misant sur l’abondance et le faible coût de son énergie, a déclaré Amin Nasser, PDG d’Aramco, dans un entretien à CNBC. Le géant pétrolier compte soutenir la croissance d’Humain, une start-up saoudienne fondée en mai et soutenue par le fonds souverain PIF, que le pays veut positionner comme futur champion national de l’IA. Selon son directeur général, Tareq Amin, Humain vise à devenir le troisième acteur mondial du secteur, derrière les États-Unis et la Chine.

Aramco voit dans l’essor de l’IA une opportunité de diversification stratégique, en lien direct avec ses atouts énergétiques. Amin Nasser a souligné que les énergies renouvelables et le gaz naturel sont disponibles à des tarifs parmi les plus bas au monde, un avantage clé pour alimenter les centres de données, très gourmands en électricité. Le groupe prévoit ainsi une hausse de 60% de sa production de gaz naturel d’ici 2030, afin de répondre à la demande croissante. Aramco prévoit entre 52 et 58 milliards de dollars d’investissements cette année, dont une partie sera dédiée au développement d’infrastructures pour l’IA.

En parallèle, le PDG d’Aramco a réaffirmé sa conviction que la demande mondiale en hydrocarbures restera soutenue à long terme, portée par la croissance des économies émergentes, notamment asiatiques. Il anticipe une hausse de la consommation mondiale de pétrole comprise entre 1,1 et 1,3 million de barils par jour en 2025, avec un rythme similaire en 2026. Le Royaume mise ainsi sur une stratégie à double front : accompagner la transition numérique mondiale tout en consolidant sa position dans l’énergie.