(Alliance News) - Avec l'achèvement de l'offre publique d'achat et d'échange menée par Monte dei Paschi di Siena, une page se tourne pour l'alliance historique entre Trieste et Milan : MPS s'est attribuée 13,2% de Generali, le principal assureur italien.

Comme le rapporte le Corriere della Sera lundi, Luigi Lovaglio a déjà rencontré à Sienne les dirigeants opérationnels de Mediobanca afin de tracer les grandes lignes de l'avenir, en vue de l'assemblée du 28 octobre qui installera le nouveau conseil d'administration à Milan.

Au coeur de la scène se trouve le gouvernement, actionnaire de MPS, qui a joué ces derniers mois un rôle décisif dans les principales affaires financières du pays. Rome a bloqué le rachat de Banco BPM par UniCredit, soutenu l'opération MPS-Mediobanca, et vise désormais la création d'un pôle national de l'épargne de dimension européenne.

En revanche, l'exécutif se montre réservé face au projet du PDG de Generali, Philippe Donnet, qui souhaite unir la gestion d'actifs avec les Français de Natixis, redoutant une « francisation » des capitaux italiens.

Le contexte demeure marqué par de fortes tensions évolutives. Après avoir rejeté l'opération UniCredit-Banco et freiné le rapprochement Generali-Natixis, le gouvernement pourrait favoriser une alliance entre Banco BPM et Crédit Agricole, qui détient déjà plus de 20% du capital.

La participation de 13,2% de Generali détenue par MPS représente environ 6,7 milliards d'euros, et la chaîne de contrôle - Trésor-MPS-Mediobanca - assure à Rome un pouvoir d'orientation stratégique. Caltagirone et Delfin, autres grands actionnaires, souhaitent également peser davantage, à tel point qu'un renouvellement du conseil d'administration de Generali est évoqué. Donnet, toutefois, ne compte pas se retirer et travaille à un compromis sur le dossier Natixis.

Déterminé à défendre l'épargne italienne, le gouvernement explore des solutions à long terme. Peu d'acteurs demeurent en lice : Intesa Sanpaolo et UniCredit. Par le passé, Generali avait envisagé une alliance avec Intesa, mais les conditions n'avaient pas convaincu Donnet, davantage séduit par un accord équilibré avec Natixis. Aujourd'hui, Rome examine toutes les options, consciente que Caltagirone et Delfin semblent vouloir se désengager du « risiko » bancaire pour se concentrer sur EssilorLuxottica.

La conclusion reste ouverte : la naissance d'un grand groupe italien de l'épargne passera probablement par une entente entre ces trois pôles - Generali, Intesa et UniCredit - sous la houlette de Rome.

Par Giuseppe Fabio Ciccomascolo, senior reporter Alliance News

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