Les fonds négociés en bourse (ETF) à position vendeuse, qui misent contre les indices boursiers et les secteurs en forte progression tels que la technologie et l'intelligence artificielle, enregistrent d'importants afflux alors que la flambée des prix et les incertitudes politiques incitent certains investisseurs à anticiper une correction.
Selon les données de LSEG Lipper, les fonds à position vendeuse au niveau mondial ont attiré 3,7 milliards de dollars en septembre, soit le plus fort afflux mensuel depuis près de trois ans. Les fonds américains représentent 2,2 milliards de ce total, tandis que les fonds japonais et sud-coréens ont recueilli respectivement 653 millions et 424 millions de dollars. Depuis le début du mois, ces fonds ont déjà engrangé 1,4 milliard supplémentaire.
Les flux vers les fonds à position vendeuse augmentent souvent en période de tension, ces produits ayant généré d'importants gains lors de la crise financière de 2008, alors que les fonds traditionnels étaient en difficulté. Si de tels afflux ne précèdent pas systématiquement une baisse des marchés, l'augmentation des allocations vers des fonds profitant de la chute des marchés est perçue comme un signe d'inquiétude, les risques de valorisation s'accumulant.
Cette année, l'optimisme autour de l'IA a propulsé les géants technologiques comme Nvidia, Microsoft et Oracle, entraînant le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones à de nouveaux sommets. Le S&P 500 et le Nasdaq ont atteint des records jeudi, en hausse de 15 % et 19 % respectivement depuis le début de l'année, tandis que le Dow Jones affiche un gain de 10 %.
Le ratio cours/bénéfice à 12 mois anticipé de l'indice MSCI World s'établissait à 20,4 fin septembre, soit un niveau proche d'un sommet sur cinq ans.
Cependant, la flambée des actions a suscité une vague d'avertissements quant au risque d'une correction imminente.
La Banque d'Angleterre a signalé une augmentation des risques de retournement du marché, citant le stress sur le crédit automobile américain et les blocages politiques en France et au Japon, tandis que la Réserve fédérale américaine fait face à des pressions susceptibles d'entraîner une forte réévaluation des actifs américains.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a évoqué mercredi les risques que font peser sur l'économie mondiale d'éventuelles corrections majeures sur les marchés boursiers surévalués.
Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase, a également mis en garde contre un risque accru de correction significative du marché boursier américain dans les six mois à deux ans à venir, selon la BBC.
En octobre, le fonds Direxion Daily Semiconductor Bear 3X Shares s'est distingué avec 255 millions de dollars d'afflux, suivi par 200 millions pour le ProShares UltraPro Short QQQ et 143 millions pour le ProShares Short S&P 500.



















