WASHINGTON, 4 février (Reuters) - Les Etats-Unis ont fermement condamné lundi les violences visant les manifestants et les agressions sexuelles commises sur des femmes en Egypte et ont demandé au gouvernement égyptien d'enquêter sur ces faits.

Les violences qui opposent depuis une dizaine de jours les forces de sécurité et les protestataires ont fait 59 morts et plusieurs centaines de blessés.

Une vidéo montrant un groupe de policiers en train de molester et de traîner sur le sol un homme nu lors d'une manifestation vendredi a provoqué une vive indignation.

Cette flambée de violence a débuté le 24 janvier à la veille du deuxième anniversaire du début de l'insurrection populaire qui a conduit à la chute de l'ancien président Hosni Moubarak le 11 février 2011.

Les manifestants considèrent que le président islamiste Mohamed Morsi, candidat des Frères musulmans élu en juin, tente de monopoliser le pouvoir, revenant ainsi sur la révolution qui avait mis fin à l'ancien régime.

La situation économique qui se dégrade et le malaise social qui s'accroît contribuent également au mécontentement de la rue depuis plusieurs semaines.

"Les Egyptiens ont participé à leur révolution pour apporter la démocratie, pour apporter le droit et la liberté pour tous, et non pas la violence, les agressions sexuelles et les pillages", a dit Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat.

"Nous condamnons fermement les récentes violences et les attaques qui se sont produites en Egypte. Nous sommes extrêmement préoccupés par ces incidents, en particulier par les agressions sexuelles contre les femmes et par le passage à tabac de cet homme sans défense la semaine passée", a-t-elle ajouté.

"Nous appelons le gouvernement égyptien à enquêter de manière minutieuse, crédible et indépendante sur les témoignages de violence et les délits commis par des membres des services de sécurité et par des manifestants et de traduire les fautifs en justice", a-t-elle poursuivi.

Les services de la présidence égyptienne ont indiqué qu'une enquête avait été ouverte concernant les violences commises contre Hamada Saber, 48 ans, l'homme nu battu par des policiers vendredi.

Malgré les promesses de la présidence, les opposants estiment que peu de choses ont changé dans le comportement des forces de sécurité depuis la chute du raïs. (Arshad Mohammed; Pierre Sérisier pour le service français)