Le marché a fini nettement au-dessus de ses plus bas du jour, le Nasdaq profitant à plein du rebond de fin de séance, les investisseurs estimant que les entreprises de haute technologie devraient particulièrement bénéficier des investissements publics dans les infrastructures.

Mettant fin à une série de six séances de baisse, l'indice Dow Jones a terminé sur une progression de 12,35 points, soit 0,15%, après être brièvement passé sous le seuil de 8.000 points pour la première fois depuis la fin novembre.

Le Standard & Poor's 500 a gagné 1,12 point (0,13%) à 843,74 et le Nasdaq Composite 22,20 points (1,49%) à 1.511,84.

La journée aura néanmoins été marquée par la chute spectaculaire de deux des plus gros établissements de crédit du pays: Bank of America (BofA) a perdu 18,43% et Citigroup 15,45%.

"Toutes les mauvaises nouvelles sur les banques accroissent la pression qui s'exerce sur Washington pour aboutir à l'adoption rapide d'un plan de relance, et cela pourrait nourrir l'optimisme", a commenté Hugh Johnson, directeur des investissements de Johnson Illington Advisors.

Les dirigeants démocrates de la Chambre des représentants ont présenté un projet de plan de relance d'un montant global de 825 milliards de dollars incluant dépenses publiques et allègements fiscaux. Parallèlement, le Sénat se prépare à voter sur le déblocage du second volet de 350 milliards du plan Tarp de soutien au secteur financier.

Des analystes expliquent que l'espoir de voir le gouvernement déployer tous les efforts possibles pour aider les banques et soutenir l'économie ont favorisé la remontée de Wall Street en fin de séance.

BOFA A PERDU 18,4%

Auparavant, l'ambiance avait été plombée par la perspective de voir Bank of America fragilisée par les pertes - manifestement plus lourdes qu'attendu - héritées de Merrill Lynch.

Le titre a perdu jusqu'à plus de 20% et touché son plus bas niveau depuis 1991, avant de regagner un peu de terrain en fin de séance, grâce notamment aux informations selon lesquelles elle pourrait recevoir 15 milliards de dollars de capitaux publics supplémentaires.

Quant à Citigroup, la défiance à son égard ne se dément pas à la veille de la publication de ses résultats trimestriels, qui devraient se solder par plusieurs milliards de perte nette.

De son côté, JPMorgan Chase & Co a abandonné 6,06% après la publication de ses résultats trimestriels, maintenus dans le vert uniquement grâce à des plus-values de cessions.

L'indice KBW du secteur bancaire, composé de 24 valeurs, a chuté de 8,04% et le S&P des financières a cédé 5,07% sur la journée.

La nouvelle forte baisse du pétrole a toutefois soutenu la tendance, le baril de brut léger étant revenu non loin de 35 dollars. L'indice S&P de la grande distribution a gagné 3,9%, celui du transport aérien 4,6%. Le distributeur spécialisé Home Depot a pris 4,11%, la plus forte hausse du Dow Jones.

Parmi les valeurs entourées ce jeudi, Apple a abandonné 2,29% au lendemain de l'annonce du départ en congé maladie pour plusieurs mois de son cofondateur et P-DG Steve Jobs. Le titre a toutefois réduit ses pertes au fil des heures, plusieurs analystes estimant que le retrait partiel de Jobs ne remettait pas en cause la stratégie du groupe et son exécution.

Intel, le numéro un mondial des puces, a cédé pour sa part 1,61% en séance avant la publication de ses trimestriels. Le groupe a précisé s'attendre à une perte au premier trimestre en raison de moins-values sur des participations, et il s'est abstenu de donner une prévision de chiffre d'affaires, arguant du manque de visibilité.

Le titre a dans un premier temps cédé du terrain dans les transactions hors-séance, avant de rebondir.

Leah Schnurr, version française Marc Angrand