New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait sur une note contrastée, vendredi peu après l'ouverture, rassurée par un chiffre d'inflation américaine conforme aux attentes, mais préoccupée par des nouvelles mitigées de la santé du consommateur américain.

Vers 14H05 GMT, le Dow Jones récupérait 0,17%, l'indice Nasdaq s'effritait de 0,16% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,08%.

L'indice de prix à la consommation PCE, très attendu, est ressorti en hausse de 0,3% en avril sur un mois aux Etats-Unis et en progression de 2,7% sur un an, tous deux inchangés par rapport à mars et alignés avec les projections des économistes.

Rubeela Farooqi, analyste de High Frequency Economics, a souligné que l'indice hors énergie et alimentation avait, lui, ralenti légèrement, à 0,2% sur un mois contre 0,3% en mars.

"Nous anticipons de nouvelles améliorations sur le front de l'inflation dans les mois à venir", a commenté, dans une note, Kathy Bostjanic, analyste de Nationwide.

"Les données correspondaient quasiment intégralement aux estimations et, très rapidement, on a vu les contrats à terme (sur les indices boursiers) passer du rouge au vert, tandis que les taux obligataires se détendaient", a relevé Quincy Krosby, analyste de LPL Financial.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'affichait à 4,49%, contre 4,54% la veille en clôture.

"Pour le marché, même si le niveau (d'inflation) qui justifierait une baisse de taux n'est pas encore atteint, le fait qu'il corresponde aux attentes a été un catalyseur" pour les actions, a expliqué Quincy Krosby.

Les gains de début de séance ont néanmoins été modérés et le Nasdaq est même passé en négatif, plusieurs analystes retenant du rapport PCE l'un des rares paramètres à avoir dévié des prévisions, à savoir la consommation.

Elle n'a progressé que de 0,2%, contre 0,7% en mars et 0,3% espéré pour avril par les économistes.

"Si la décélération de la consommation fait décliner l'inflation et permet à la Fed (banque centrale américaine) de baisser ses taux, ce sera bon pour le marché, mais si la consommation freine trop brutalement, les bénéfices des sociétés et les cours des actions vont diminuer. Il faut donc rester prudent", a prôné Chris Zaccarelli, analyste d'Independent Advisor Alliance.

Quincy Krosby se montrait plus positive, évoquant les bons résultats de Walmart et, jeudi après Bourse, de la chaîne de semi-gros Costco.

Le directeur financier de Costco, Gary Millerchip, a même déclaré qu'avec l'accalmie de l'inflation, les clients se remettaient à acheter des produits non essentiels.

Le titre de l'enseigne d'Issaquah (Etat du Washington) se repliait néanmoins (-2,74%), handicapé par des prises de bénéfices, consécutives à sa progression de 24% depuis le début de l'année.

Autre signal optimiste, celui du groupe de prêt-à-porter Gap (+21,63%), qui s'envolait, après publié une croissance de ses ventes trimestrielles pour chacune de ses quatre enseignes (Gap, Banana Republic, Old Navy et Athleta), une performance qu'il n'avait plus enregistré depuis des années.

Le marché y voit les premiers signes des changements stratégiques opérés par le nouveau directeur général, Richard Dickson, ancien patron de Mattel.

Ailleurs à la cote, Dell était pénalisé (-18,68%) par des déclarations de sa directrice financière, Yvonne McGill, qui a indiqué jeudi, après Bourse, que la marge brute du groupe d'informatique allait décliner d'environ 150 points de base (1,5 point de pourcentage) sur l'ensemble de son exercice comptable, du fait notamment d'une augmentation de ses investissements liés à l'intelligence artificielle (IA).

Au lendemain du verdict au procès de Donald Trump, reconnu coupable des 34 chefs d'accusation retenus contre lui, le groupe de médias de l'ancien président américain abandonnait 4,80%.

tu/er