Les journées se suivent et le même scénario se répète inexorablement: les pertes initiales sont rapidement comblées, le marché hésite ensuite durant plusieurs heures, les indices boursiers s'envolent à quelques minutes de la clôture et terminent sur une hausse symbolique.
Le 'S&P' (+0,4% à 1.142Pts) inscrit un nouveau record annuel et aligne une 11ème séance de hausse sur une série de 13: quelle évolution majeure des perspectives économiques peut expliquer un optimisme aussi inoxydable sur une période aussi longues ?
Les derniers chiffres de l'année 2009 et du début 2010 ne traduisent ni embellie dans le secteur immobilier, ni sursaut des ventes d'automobiles, ni rush des consommateurs dans les centres commerciaux.

La faiblesse du Dollar jusque début décembre avait soutenu les exportations US mais sans que l'activité industrielle enregistre un redressement spectaculaire.

Du point de vue strictement factuel, l'indice 'S&P' des valeurs financières enregistre un bond de +6,5% sur les 4 premières séances de l'année (gain de +3,4% sur Bank of America grâce à une note du Crédit Suisse, +3,6% sur Wells Fargo, +6% sur Capital One et First Third Bancorp, +8,2% sur Regions Financial)... mais là encore se pose la question: à quoi relier cette impressionnante embellie ?

Il faut donc envisager la possibilité d'une 'rotation sectorielle' après que le compartiment financier ait sous-performé l'évolution des grands indices en fin d'année.

La flambée des constructeurs de maisons individuelles ce jeudi apparaît tout aussi paradoxale (Lennar bondit de +12,9%, Pulte Homes de +8,1%, DR-Horton de +5,2%): les marchés ont appris 48H auparavant que les promesses de ventes de logements neufs avaient rechuté de -16% en novembre.

Ces chiffres sont si mauvais que Wall Street en déduit peut-être que de nouvelles mesures de relance vont être adoptées.

Ce sont donc les valeurs du Nasdaq qui semblent faire les frais des arbitrages avec une seconde séance de consolidation consécutive (-0,05% après -0,33% la veille) mais le palier des 2.300 est une nouvelle fois préservé in extremis, ce qui ne doit apparemment rien au hasard.

Le 'Composite' a été plombé par les replis de Sandisk ou Micron (-3,4%), Yahoo (-2,7%), Google (-2,3%), Adobe (-2%), Seagate et Nvidia (-1,9%) puis Intel et Microsoft (-1%).

La journée fut également marquée par une consolidation du baril de pétrole, la première -mais bien symbolique avec un repli de 0,7%- après 10 séance de hausse consécutive et 15% de hausse entre 69 et 83,25$.

Les investisseurs ont appris avant l'ouverture que les inscriptions hebdomadaires au chômage avaient légèrement rebondi de 1000 pour atteindre 434.000 lors de la semaine du 2 janvier.

Mais ce sont surtout les chiffres de l'emploi pour le mois de décembre qui retiendront l'attention des investisseurs demain.

Les économistes anticipent de faibles destructions de postes, légèrement plus importantes que les 11.000 du mois précédent, et un maintien du taux de chômage à 10%.

Le mot de la fin pour un stratégiste 'Je crois qu'il faut savoir rester humble et ne pas trop tenter d'interpréter le marché'... la situation devrait en effet se décanter demain.


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