VARSOVIE, 26 janvier (Reuters) - Les députés polonais ont adopté vendredi un projet de loi qui vise à rendre passible de peines allant jusqu'à trois ans de prison le fait de dire ou de laisser entendre que la Pologne porte une part de responsabilité dans les crimes contre l'humanité commis par l'Allemagne nazie.

Les Polonais se battent depuis des années contre le recours à des formules comme "camps de la mort polonais" qui laissent penser que la Pologne est au moins pour partie responsable des camps d'extermination ouverts par les nazis.

De tels camps, comme Auschwitz, avaient été construits et utilisés par les nazis après l'invasion de la Pologne en 1939.

"Cet amendement dote la Pologne des outils les plus importants qui sont de longue date à la disposition d'autres pays", a déclaré le vice-ministre de la Justice, Patryk Jaki, à l'agence de presse polonaise PAP.

En vertu de cette loi, il sera également illégal de nier la mort de quelque 100.000 Polonais tués par des unités de l'UPA (Armée insurrectionnelle ukrainienne) durant la Seconde Guerre mondiale.

Le président de l'Institut national ukrainien du souvenir a déclaré jeudi sur les réseaux sociaux qu'adopter un tel projet de loi risquait d'interrompre la coopération entre les historiens ukrainiens et polonais, rapporte PAP.

En novembre, l'Ukraine avait convoqué l'ambassadeur de Pologne à Kiev à la suite d'une escalade des tensions diplomatiques liée au passé difficile entre les deux pays.

(Marcin Goettig; Eric Faye pour le service français)