Zurich (awp) - Le syndicat Unia a dénoncé le licenciement de quatre salariés tessinois de la société de livraison de colis DPD supposément pour avoir participé à des actions de protestation contre des conditions travail jugées "inacceptables".

Dans le cadre de ce qui a été présenté comme une restructuration, une quinzaine d'employés ont été licenciés par DPD, mais seulement onze ont été embauchés par une société partenaire. Or les chauffeurs qui ont été laissés sur le carreau sont précisément ceux qui ont mené la fronde syndicale, pouvait-on lire mercredi sur le site de la RSI.

"Nous avons tous reçu en date du 31 décembre une lettre de licenciement", a affirmé un des membres du collectif qui avait organisé les mouvements de protestation. "Cette semaine, quatre ou cinq chauffeurs ont été embauchés", ce qui tend à prouver selon l'ex-salarié que la restructuration invoquée par DPD n'était qu'un argument de façade.

"C'est un message dangereux, qui montre la faiblesse du droit censé protéger ceux qui s'expriment pour défendre leurs droits", s'inquiète Giangiorgio Gargantini, secrétaire régional d'Unia, qui a lancé une pétition en vue de la réintégration des travailleurs concernés.

Contactée par la RSI, la direction de DPD s'est défendue de tout anti-syndicalisme et assure ignorer quel collaborateur aurait été affilié à quel syndicat. Au contraire, elle invoque une détérioration du travail réalisé par les chauffeurs, qui n'auraient pas respecté les consignes et auraient été jusqu'à menacer leurs supérieurs.

Et de préciser que la société qui a repris onze des collaborateurs licenciés s'est engagée à respecter les termes de la convention collective de travail (CCT) signée par la filiale du groupe français La Poste avec les syndicats Transfair et Syndicom.

En juin de l'année dernière, Unia avait remis une pétition au directeur général de DPD Tilman Schultze pour exiger de meilleures conditions de travail pour les livreurs de colis. Cette dernière avait été signée par 187 chauffeurs des onze dépôts de l'entreprise en Suisse.

Les pétitionnaires avaient demandé entre autres l'enregistrement et le paiement de toutes les heures effectuées, l'ouverture de négociations sur des revendications présentées en février, ainsi que le respect des droits syndicaux.

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